Publié le 27 juillet 2015 | par Rédaction

Les 4 points …

– 1) Le marché des utilitaires en France ne parvient pas à redécoller. Il reste toujours aux alentours des 380 000 immatriculations par an, loin des niveaux des années record.
– 2) La guerre des prix mise en place par certains constructeurs depuis quatre ans n’est pas encore terminée. Les acheteurs ont désormais parfaitement assimilé le très fort taux de remise qu’ils peuvent obtenir.
– 3) Les nouveaux modèles de VUL proposent des niveaux d’équipements de confort et de sécurité désormais équivalents à ceux d’une voiture particulière. Il s’agit là d’une réelle attente des utilisateurs.
– 4) Le conducteur reste un facteur essentiel dans le TCO global et dans la sécurité lors de l’utilisation des VUL. Une sensibilisation à l’éco-conduite et aux conditions de chargement doit être envisagée de façon régulière.

Comment se porte le marché VUL français ?

Touché de plein fouet par la crise économique, le marché des véhicules utilitaires français ne parvient toujours pas à retrouver son dynamisme d’antan. L’année 2015 reste dans cette lignée comme l’explique Pierre Laromiguière, responsable Véhicules Utilitaires Citroën Business : « le marché des VUL en 2015 est dans la lignée de 2014 avec un niveau de marché aux alentours des 380 000 véhicules soit 50 000 véhicules de moins que dans les années 2010 – 2011.

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Ce faible niveau depuis cinq ans s’explique par le peu de visibilité qu’ont les chefs d’entreprise sur leur niveau d’activité à venir. Le marché stagne au premier trimestre 2015 et, comme nous avons assisté à de nombreuses immatriculations « tactiques » cela signifie qu’en réalité le marché des utilitaires français est encore en baisse. Les taux d’intérêts bas ne suffisent pas à booster le marché et les grands comptes ont optimisé leurs parcs avec un niveau de renouvellement inférieur aux sorties de parcs.

A tout cela s’ajoute bien entendu une guerre des prix féroce depuis quatre ans. Les clients en profitent et ont parfaitement bien mémorisés le niveau de remise actuel ». « La guerre des prix a désormais gagné tous les secteurs d’activité et toutes les entreprises, y compris les PME, les TPE et les artisans. Il devient malheureusement de plus en plus difficile de se battre sur le produit et ses qualités. C’est à une surenchère des remises que nous assistons et à laquelle nous ne souhaitons pas participer outre-mesure. Nous devons rester profitable » précise Philippe Arnaud, directeur véhicules utilitaires Ford France.

Selon Laurent Corbellini, directeur marketing ALD Automotive France « Le marché des VUL est à environ 400 000 immatriculations par an depuis 10 ans avec une certaine stabilité. Dans le même temps, la durée de location moyenne a évolué avec 52 mois, en hausse là où les VP sont stables entre 3- et 39 mois ». « Nous constatons effectivement une augmentation de la durée moyenne de location sur les VUL, un léger abaissement du kilométrage et, enfin, une demande de plus en plus forte sur la deuxième vie des équipements et aménagements, ce qui n’était pas le cas auparavant » précise Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « Avec un kilométrage moyen de 110 000 km, les entreprises utilisent leur matériel plus longtemps et les aménagements, adaptés à une marque et un modèle, peuvent être utilisés sur deux vies, soit 96 mois.

Je pense que nous allons aller de plus en plus vers un système de standardisation de ces aménagements, à l’image des containers en aviations ce qui permettrait une utilisation sur plusieurs véhicules, y compris des modèles différents » ajoute Laurent Corbellini. « De ce point de vue, un investissement sur un modèle récent est plus pertinent car il devrait être produit encore dans de nombreuses années et ainsi garantir l’utilisation des aménagements ou équipements sur deux véhicules. Dans le même temps, il faut reconnaître que nous devons faire face à un véritable paradoxe avec, d’un côté des clients qui poussent à avoir une deuxième vie de leur équipement sur leurs utilitaires et, de l’autre, ce même client ne va pas hésiter à faire un « benchmark » de tous les constructeurs tous les 36 mois » sourit Frank Daurensan.

« La réutilisation des aménagements peut aussi parfaitement entrer dans la politique de développement durable de l’entreprise. Nous opérons des transferts d’aménagements sur véhicules depuis plusieurs années. Pourquoi jeter quelque chose encore fonctionnel et avoir recours à de l’énergie fossile pour la production du nouvel équipement alors qu’il est possible de le réutiliser. Avec notre système d’aménagement modulaire et notre approche standard en termes de cubage et de dimensions, le taux de réutilisation est élevé » explique Philippe Tavel, directeur général Modul System France.

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« Le taux de réutilisation est surtout un problème de coût. Si l’aménagement coûte très cher, il sera intéressant de le réutiliser car ce coût élevé permettra d’absorber les coûts de main d’œuvre et logistiques pour la réutilisation de l’aménagement. Sinon, dans l’ensemble, la réutilisation des aménagements reste limité » affirme Sébastien Von Dungern, vice-président SD-Services. « La réutilisation d’un aménagement est directement lié aux problèmes et coûts logistiques. Il sera moins intéressant d’envisager la réutilisation d’un kit standard que d’un aménagement spécifiquement et coûteux. Bien entendu, la possibilité de réutilisation dépend également de l’état du matériel. Dans certains cas, il n’est pas possible de réutiliser le matériel » explique Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire.

« Avec certains gros rouleurs autoroutiers, dotés d’équipements lourds, nous opérons des remise en état sur des véhicules ayant plus de 250 000 km » affirme Jean-Claude Morel, responsable des ventes spéciales et grands comptes privés Durisotti. « Il y a des options et des accessoires valorisants pour le loueur. C’est dommage que les loueurs n’intègrent pas dans ces éléments les aménagements des VUL. L’accessoire et l’aménagement peuvent permettre une meilleure valorisation du véhicule lors de sa revente en occasion » ajoute Olivier Rigoni, associé du cabinet conseil Cogecar.

Quelle part en LLD dans les PME ?

Dans ce marché compliqué, la location longue durée de VUL poursuit-elle son développement, se positionnant ainsi comme une alternative efficace en situation de crise économique à l’achat ? « Les PME représentent environ 18 % de la location longue durée d’utilitaires chez Leaseplan, en intégrant les voitures de société à deux places et TVA récupérable. La LLD de VUL auprès des PME progresse mais cela reste encore très difficile à estimer » explique Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « L’achat ou la location a une incidence comptable importante surtout en cette période économique compliquée » confirme Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire. « Notre futur marché de conquête en matière d’utilitaires n’est pas sur les PME mais plutôt sur les entreprises encore plus petites » lance Laurent Corbellini. Ce que confirme Frank Daurensan : « les TPE seront effectivement nos cibles dans les années à venir pour la LLD d’utilitaires ».

Quels sont les nouveaux équipements obligatoires ?

Les nouveaux modèles d’utilitaires légers offrent de nouveaux équipements de confort et de sécurité. Parmi ceux-ci, quels sont ceux qui sont liés à une obligation légale ? « Il y a effectivement de nouveaux équipements obligatoires comme l’ABS ou l’ESP. Chez Ford, nous allons plus loin en équipements de sécurité et de confort et nous mettons en avant tout ce qui relève de la sécurité. Même si les obligations légales sont plus importantes que par le passé, il y a une vraie tendance de fond qui est que les VUL soient désormais aussi bien équipés que les voitures particulières avec, par exemple, le régulateur de vitesse adaptatif, l’active city stop qui permet l’arrêt automatique du véhicule en cas d’obstacle, le maintien automatique dans la file, la caméra de recul qui est plus qu’un gadget sur les VU… Les clients PME ou flottes y sont sensibles et nous assistons à une augmentation régulière du taux d’équipement de nos VUL ».

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« Nous assistons à une modernisation progressive des VUL présents chez nos clients » confirme Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « La sécurité fait désormais partie de la gouvernance dans les entreprises où de plus en plus souvent le message autour de la sécurité des conducteurs est très présente. Pendant de très nombreuses années, les VUL étaient beaucoup moins bien équipés que les voitures particulières. Cela est désormais terminé et c’est tant mieux » conclut Philippe Tavel, directeur général Modul System France.

Aménagements intérieurs et sécurité

Le fait d’aménager un fourgon avec du mobilier permet-il de générer des gains du point de vue de la sécurité ? « L’organisation de la charge que permet un aménagement intérieur participe directement à la sécurité du véhicule, de ses occupants et des autres usagers de la route » affirme Marc Lepetit, responsable marketing Kit Utilitaire. « L’arrimage du chargement est essentiel. La séparation entre la cabine et conduite et l’espace de chargement n’est pas suffisant. Il faut renforcer cela et nous travaillons en ce sens au niveau de la fixation du mobilier mais aussi de ce qui est transporté. Il faut souligner le fait que, désormais, les constructeurs proposent des systèmes d’arrimage en série dans le fourgon ce qui va dans le bon sens » explique Olivier Hutteau, directeur général Optima. « Cela est vrai, mais il ne faut surtout pas que les utilisateurs oublient de sangler leur chargement. Il suffit de regarder un tableau de bord d’un utilitaire qui déborde souvent d’un tas de documents et d’objets pour imaginer comment est chargé l’espace de chargement » rappelle avec malice Jean-Claude Morel, responsable des ventes spéciales et grands comptes privés Durisotti.

« Nous mettons à la disposition de nos clients des systèmes d’arrimage parfaitement adapté à leurs contraintes et au matériel transporté, garantissant ainsi une sécurité maximale » affirme Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire. « Il faut que l’utilisateur soit sensibilisé à ces enjeux de sécurité et se serve pleinement de l’aménagement et des moyens d’arrimage ; sinon, cela ne sert pas à grand-chose » conclut Olivier Rigoni, associé du cabinet conseil Cogecar.

Quel est le prix moyen d’un aménagement ?

« Le prix d’un aménagement d’un fourgon varie bien entendu en fonction de la taille du véhicule et de la complexité de l’aménagement. Un mobilier standard coûte environ 3 000 euros hors taxes » explique Olivier Rigoni. « Notre panier moyen est de 1 850 euros. Cela étant, ce prix moyen dissimule une grande disparité selon la taille du véhicule et le type d’aménagement » précise Olivier Hutteau, directeur général Optima. « Le prix moyen de nos aménagements est de 1 400 euros » affirme à son tour Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « La quasi intégralité de nos fourgons disposent d’un habillage des parois et d’un plancher antidérapant.

Le prix d’aménagements plus lourds ou avec carrossages est bien entendu beaucoup plus important » affirme Philippe Arnaud, directeur véhicules utilitaires Ford France. « Dans le prix des aménagements, le mobilier ou l’équipement de l’espace de chargement en tant que tel représente environ 50 % du montant de la facture, l’autre moitié étant souvent représentée par des accessoires supplémentaires » rappelle Sébastien Von Dungern, vice-président de SD-Services. « Actuellement, il y a effectivement un fort développement de l’activité accessoires, notamment en ce qui concerne la sécurité antivol » confirme Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire. Un point de vue partagé par Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France qui explique que « nous assistons à une demande toujours plus importante concernant l’amélioration de la sécurité des vitrages et des ouvrants ». « Il est de plus en plus difficile de déterminer le coût d’un aménagement ou d’une carrosserie dans la mesure où, de plus en plus souvent, le process d’achat et les attentes de nos clients évoluent très rapidement. Le « réaménagement » des véhicules restent donc obligatoire pour répondre aux besoins précis et ponctuel des opérateurs sur le terrain. Ce sont ces petits pourcentages finaux, lors des ajustements, qui coûtent le plus cher » rappelle Richard Kollé, directeur Carrosserie Kollé.

Faut-il former les conducteurs ?

Fournir à ses collaborateurs des véhicules modernes et bien équipés ne suffit pas pour améliorer la sinistralité de l’entreprise. Le conducteur de l’utilitaire joue un rôle essentiel dans la sécurité et des économies potentielles comme le souligne Laurent Corbellini, directeur marketing ALD Automotive France : « Nous avons de plus en plus de demandes de formation à l’éco-conduite et à la sécurité routière par des entreprises utilisant des utilitaires. Les formations à l’éco-conduite ont un impact important sur la consommation de carburant, jusqu’à 20 % d’économie. Malheureusement, cela ne dure généralement pas et demande des formations complémentaires dans le temps. Les formations VUL tiennent compte des spécificités des véhicules et de leur utilisation. Nous accordons par exemple une part importante au chargement et à son arrimage. En résumé, l’éco-conduite a un impact encore plus fort sur les utilisateurs de VUL que de VP mais il faut mettre en place un suivi dans le temps ».

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« Certains de nos clients brident volontairement leurs utilitaires pour éviter aux conducteurs de rouler à une vitesse excessive » sourit Sébastien Von Dungern, vice-président de SD-Services. « Nos modèles Econetic sont bridés en série. Il est toutefois possible, pour d’évidentes raisons de sécurité, de déconnecter ce bridage en actionnant simplement un bouton de commande au tableau de bord » rappelle Philippe Arnaud, directeur véhicules utilitaires Ford France. Quant à une formation aux aménagements dont peuvent être équipés les véhicules, cela relève presque du fantasme comme le rappelle Sébastien Von Dungern : « Nous ne formons pas très souvent les utilisateurs à nos aménagements ; ils sont souvent trop pressés de retrouver leurs véhicules ». « Et puis, nous ne sommes pas toujours en contact avec l’utilisateur final du véhicule, ce qui nous empêche logiquement de pouvoir les sensibiliser à l’utilisation de nos aménagements » précise Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire.

« A l’image des fabricants de mobilier, nous fournissons systématiquement un guide d’utilisation avec des informations par rapport à l’arrimage notamment » sourit Olivier Hutteau, directeur général Optima. « Nous assistons à l’émergence d’une demande concernant la formation des utilisateurs à nos aménagements. Cela commence à entrer dans les mœurs mais reste encore marginal » souligne Philippe Tavel, directeur général Modul System France. « Ce type de formation est paradoxalement plutôt l’apanage des grandes flottes ; l’artisan considère, sans doute à tort, qu’il n’a pas de temps à perdre avec cela » analyse Pierre Laromiguière, responsable Véhicules Utilitaires Citroën Business. « Pourtant, même l’artisan aurait tout intérêt à suivre ce type de formation pour gagner du temps et de l’argent. La première des formations est de déterminer si tout le matériel que l’on transporte est réellement nécessaire, sinon cela se transforme en poids mort et a des conséquences importantes sur la consommation de carburant » souligne Laurent Corbellini.

« Il y a un vrai travail de prévention à faire auprès des utilisateurs, aussi bien au niveau de la formation des conducteurs que dans le choix du bon véhicule et de la taille de fourgon le mieux adapté à l’usage » confirme Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire. « Les formations à l’éco-conduite représentent une demande grandissante de la part des clients ; ce travail doit être suivi dans le temps, sinon il y a perte du bénéfice. Cela remet en avant l’importance grandissante des systèmes de télématique embarquée à fins de suivi des conditions d’utilisation du véhicule » renchérit Philippe Tavel. « Ces solutions télématiques embarquées intéressent beaucoup les loueurs dans le cadre du « pilotage » des véhicules à distance » confirme Pierre Laromiguière.

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« Cela est vrai mais le problème est que, en l’état actuel des choses, il n’y a pas assez de recoupements entre consommation de carburant et sinistres », regrette Frank Daurensan. « La vitesse et la consommation de carburant ne sont pas les seuls paramètres pouvant être pris en compte. Le suivi porte aussi sur les accélérations et les freinages. Il est possible de définir les différents types de conduite des chauffeurs. Le comportement du chauffeur a un effet important sur le niveau de consommation, qui peut entraîner une variation jusqu’à 20 % Tous les outils nécessaires sont disponibles mais il reste encore un problème législatif à régler concernant l’exploitation des données dans l’Hexagone » précise Philippe Tavel. « C’est au management de l’entreprise à intervenir en cas de variation trop importante. L’engrenage est ensuite très rapide et les coûts peuvent s’envoler rapidement, tant au niveau de la consommation de carburant que des frais de réparation et d’entretien » confirme alors Frank Daurensan.

En conclusion

Pour Thibault Roussel, commercial vehicles marketing manager Opel France, « les utilitaires actuels offrent plus de sécurité et permettent de profiter de véhicules plus confortables et plus économes. Les nouvelles motorisations, plus puissantes, consomment moins et coûtent moins cher à l’entreprise ». « La marque Transit a 50 ans, c’est dire le savoir-faire de la marque en matière d’utilitaires. Nous avons par ailleurs renouvelé entièrement notre gamme en deux ans seulement. D’un point de vue plus global, il devient de plus en plus important, pour les entreprises, de n’avoir qu’un seul interlocuteur. C’est pour cela que nous travaillons beaucoup avec les carrossiers et les aménageurs pour apporter une réponse globale à nos clients. Il faut aussi développer le relationnel avec nos clients et cela passe notamment par l’étape de la prise en mains lors de la livraison que nous devons renforcer » explique Philippe Arnaud, directeur véhicules utilitaires Ford France.

« Notre activité d’aménageur est incontournable afin de pouvoir proposer aux utilisateurs un véhicule parfaitement adapté à son utilisation. Nous devrions même être plus souvent en première ligne pour mieux coller aux métiers et à l’utilisation » explique Philippe Tavel, directeur général Modul System France. Selon Richard Kollé, directeur de la Carrosserie Kollé, « nous sommes là pour travailler sur l’avenir et mieux faire face aux nouvelles réglementations en utilisant de nouveaux matériaux et en introduisant de nouvelles solutions techniques afin de toujours préserver la charge utile des véhicules ». « Les VU se rapprochent de plus en plus des VP du point de vue de la sécurité ; il reste néanmoins un vrai paradoxe entre la cabine de conduite et l’espace de chargement brut ; il faut encore faire évoluer les choses pour améliorer le confort et la sécurité de tous » affirme Pierre Laromiguière, responsable Véhicules Utilitaires Citroën Business.

« Nous devons apporter des solutions au niveau des poids des aménagements pour aller dans le sens de l’économie. Il faudrait aussi régler la trop faible valorisation des aménagements dans le cadre de la location longue durée » lance Olivier Hutteau, directeur général Optima. « Un VU, ce n’est pas qu’un véhicule, c’est avant tout une solution pour travailler et cela se construit. Notre département dédié est là pour ça et est à même de définir le besoin précis de l’entreprise. De notre côté, nous avons des progrès à faire pour améliorer les coûts d’utilisation et de détention des VUL et mieux appréhender les besoins du terrain afin de fournir à l’entreprise une solution parfaitement adaptée » affirme Laurent Corbellini, directeur marketing ALD Automotive France. Selon Olivier Rigoni, associé du cabinet conseil Cogecar « Il n’y a plus, aujourd’hui, d’écart entre VUL et VP comme cela a été le cas il y a quelques dizaines d’années. Le VUL est désormais très sûr et performant et la solution 100 % électrique peut être pertinente en ville ».

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« Nous avons, en tant que carrossier, la capacité à répondre aux exigences d’homologation au niveau européen et ainsi répondre aux besoins précis des clients » explique Jean-Claude Morel, responsable des ventes spéciales et grands comptes privés Durisotti. Pour Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire « Il faut se remettre en question en permanence. Kit Utilitaire est à l’écoute des besoins de ses clients et nous affichons un réel optimisme ». De son côté, Marc Lepetit, responsable marketing Kit Utilitaire, tient à souligner « l’aspect écologique de nos solutions. Il faut bien étudier les besoins de l’utilisateur final et ne pas hésiter non plus à remettre en cause la taille du véhicule choisi pour éviter le gaspillage. Il y a encore un manque de rationalisation des parcs de certaines entreprises ». « Notre devoir est d’appréhender au mieux les besoins des clients et de l’accompagner dans sa solution par rapport à son métier. L’équipement des véhicules utilitaires font partie de la solution de déplacement que nous offrons à nos clients » affirme Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « Notre valeur ajoutée est dans l’équipement des VUL. Nous sommes à même d’apporter une solution complète à nos clients, tout en prenant en compte l’aspect environnementale avec l’utilisation de forêts exploitées équitablement en ce qui concerne notre mobilier en bois » conclut Sébastien Von Dungern, vice-président de SD-Services.


Quel impact sur les valeurs résiduelles ?

Quelles sont les conséquences de l’augmentation de la durée de vie des véhicules et de la guerre des prix actuelle en VN sur la valeur résiduelle des VUL et leur valeur de revente sur le marché de l’occasion ? « Cela va vraiment dépendre de l’équipement présent sur le VUL. La valorisation des aménagements standards ou courants est très compliquée. Nous appliquons un coefficient sur certains équipements spécifiques mais cela reste très rare » explique Frank Daurensan, responsable achats après-vente chez Leaseplan France. « Sur des VUL classiques, la revente sur le marché VO reste correcte. En ce qui concerne les VUL transformés, les aménagements standards sont « transparents », seuls les aménagements spécifiques ou les véhicules carrossés sont valorisés » confirme Laurent Corbellini, directeur marketing ALD Automotive France. « Cela est dommage si l’on compare ce qui se passe ailleurs en Europe. Dans la plupart des pays de l’Europe du Nord, les aménagements sont davantage présents et mieux valorisés lors de la revente » précise Olivier Hutteau, directeur général Optima.


Comment évolue le marché de l’aménagement ?

« Le marché de l’aménagement dépend très directement du volume de vente de VUL neufs ; nous ne faisons que suivre le marché. Nous sommes revenus à un niveau d’activité équivalent à celui de 2004 ; en revanche, le taux d’équipement des véhicules poursuit sa hausse.  Les perspectives d’évolution, par rapport aux autres pays d’Europe du Nord, restent intéressantes. En France, le taux d’aménagement des véhicules est d’environ 20 % contre 40 % en Scandinavie par exemple » explique Philippe Tavel, directeur général Modul System France. « Cette forte différence est avant tout culturelle » souligne Olivier Hutteau, directeur général Optima. « Il y a un poids historique des aménagements chez les constructeurs. Nous disposons aujourd’hui à Sevelnord d’un atelier intégré dédié au montage de produits présents au tarif Citroën ou pour aménager les véhicules de certaines grandes flottes. Auparavant, cette activité était souvent l’apanage de sociétés logistiques travaillant pour nous » lance Pierre Laromiguière, responsable Véhicules Utilitaires Citroën Business.


Une vraie course à la puissance ?

Alors que les choses se stabilisent dans le domaine des VP, les constructeurs jouent toujours la surenchère du point de vue de la puissance des VUL. « Il y a encore une course à la puissance mais aussi et surtout au couple, ce dernier étant le facteur qui donne un agrément de conduite maximal. Nous assistons également à l’augmentation du taux d’équipement en boîtes autos » explique Philippe Arnaud, directeur véhicules utilitaires Ford France. « Nous assistons également à une augmentation du taux d’équipement en boîte automatiques ces derniers temps. Je tiens aussi à souligner que grâce aux efforts fournis par les constructeurs, cette augmentation de la puissance et des performances ne se fait pas au détriment de la consommation moyenne qui, dans le même temps, baisse » lance Thibault Roussel, commercial vehicles marketing manager Opel France.


Evolution des VUL électriques ?

Plusieurs constructeurs proposent désormais des « vrais » VUL en version 100 % électrique. Comment évolue de marché ? « Les VUL électriques restent encore un épiphénomène hormis dans le cadre des contrats obligatoires, notamment ceux portant sur les flottes publiques. L’autonomie limitée de ce type de véhicule reste un frein à l’acquisition malgré le réel intérêt porté par de nombreuses entreprises aux VUL électriques » affirme Philippe Tavel. « La législation à venir dans les grandes villes va certainement faire évoluer cette situation assez rapidement » glisse Xavier Druais, responsable des ventes réseaux Kit Utilitaire. « L’autonomie des véhicules électriques n’est qu’un leurre. En tous cas, avec le développement du réseau de bornes de recharges, y compris des bornes de recharge rapide, l’autonomie ne sera, à terme, plus un problème. Le petit camion ou la fourgonnette 100 % électrique pour les livraisons du dernier kilomètre, cela fonctionne déjà » lance Olivier Rigoni. « Aujourd’hui, je pense que l’autonomie limite effectivement l’usage de ce type de véhicule mais les entreprises qui ont un usage compatible avec ces véhicules ont tout intérêt à le faire. Le véhicule électrique ne va toutefois pas remplacer les véhicules thermiques de sitôt » affirme Laurent Corbellini. « Le fait est que nous sommes toujours en dessous des volumes attendus suite au plan Bailly. Il faut insister sur le fait qu’aujourd’hui la capacité des batteries est très bien adapté aux usages d’une fourgonnette » sourit Pierre Laromiguière. « Nous disposons d’un aménagement spécifique pour les véhicules électriques ; les équipements périphériques sont alimentés par un groupe énergétique spécifique afin de ne pas grever l’autonomie du véhicule » souligne Philippe Tavel. « Nous aussi, nous équipons et transformons de nombreux véhicules électriques et nous apportons des solutions techniques afin de ne pas diminuer l’autonomie de ces véhicules » conclut Richard Kollé.


Guillaume Geneste et Louis Daubin

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