Publié le 3 novembre 2011 | par Rédaction

L’essentiel en 5 points:

– Le pneu hiver est efficace sur route mouillée dès que la température descend sous les 7 °C.

– Tous les revendeurs spécialistes proposent une solution de stockage des pneus hiver en été et inversement.

– Grâce à leurs dessins de bande de roulement et leur mélange de gomme fonctionnant mieux à basse température, les pneumatiques hiver vous apportent la sécurité.

– Surveiller sa pression régulièrement permet d’optimiser la durée de vie des pneumatiques et d’abaisser sa consommation de carburant.

– Parmi les cinq marques Premium du marché, les derniers pneumatiques mis sur le marché sont les meilleurs.

En cet automne 2011, assurer la mobilité des véhicules et des représentants tout temps est devenue la priorité des entreprises et des dirigeants qui se souviennent du mois de décembre 2010. La circulation avait été fortement ralentie (source DDE), en fait totalement stoppée sur tous les grands axes de France à la fois par manque d’action des autorités et par le faible taux d’équipement en pneumatiques neige du marché français.

Pourtant, dès les premières chutes de neige de la fin novembre, les acheteurs étaient là, chez les distributeurs, mais les pneus n’étaient pas disponibles. Que s’est-il donc passé ? Partons du mois de novembre 2010 et remontons le temps de six mois. Au cours du printemps 2010, la production de voitures particulières a fortement repris en Europe, au-delà des prévisions établies quelques mois auparavant.

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En conséquence, les capacités de production des manufacturiers ont été saturées par la demande de pneus été, ne laissant que peu de place aux pneus hiver, produits traditionnellement du mois de mai jusqu’à la fin septembre. Les manufacturiers ont donc produit peu de pneus hiver, en espérant un hiver clément et plutôt sec. Un pari qui ne s’est pas révélé payant, car non seulement l’hiver à été humide, donc neigeux, et en plus, il l’a été dès la fin novembre et sur l’ensemble de l’Europe. D’où les tensions sur la disponibilité des pneumatiques l’hiver dernier.

Des services de stockage et de gardiennage qui s’organisent

Que peut-il se passer cette année ? Il semble cette fois que les manufacturiers ont produit suffisamment de pneus hiver indiquent tous les acteurs du négoce ; revendeurs spécialistes et réparation rapide. Les pneus et les services sont en place, il en manque plus que la neige. En tout cas, le marché du pneu hiver est l’objet de toutes les attentions en ce début d’automne : « Nous attendons une croissance très forte du marché hiver » estime Ernesto Garcia Domingo, directeur du marketing de Pirelli France.

« La sensibilisation augmente chez les consommateurs et nos études montrent que le potentiel du marché hiver est important » poursuit-il. Et de nombreux manufacturiers pointent, en s’en réjouissant car cela favorise leurs ventes, le gaspillage des moyens de l’Etat et l’inefficacité de ses actions en matière de salage.

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Pour les services, le gardiennage des pneumatiques est devenu un impératif à offrir pour les utilisateurs de pneus hiver. Car le pneumatique hiver demande toute une organisation pour l’utilisateur : il doit acheter les pneumatiques et les jantes qui vont avec afin de disposer d’un train de quatre roues été et de quatre roues hiver. Financièrement, le pneumatique hiver coûte plus cher (voir en bas de page), mais apporte d’autres services, le premier d’entre eux est de maintenir la sécurité des utilisateurs en conditions hivernales.

Tous les réseaux de revendeurs spécialistes déploient leur stratégie pneus hiver. A commencer par Euromaster qui a mis en place fin septembre un système de pré-réservation spécial pneus hiver avec une ligne téléphonique spécifique et un site internet www.euromaster.fr Le distributeur lance également un diagnostic pré-hivernal gratuit et un service de stockage des pneus, dénommé Master Gardiennage Euromaster.

Tous les autres revendeurs spécialistes (Point S, FirstStop, Vulco et les autres) proposent, peu ou prou, de tels services et les manufacturiers s’y intéressent également à l’image de Pirelli qui lance cet hiver une solution de gardiennage de pneus en partenariat avec un de ses clients.

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Les loueurs longue durée s’intéressent également à la satisfaction de leurs clients et à des sources additionnelles de rentabilité à l’image de LeasePlan qui a lancé un service de réservation de pneumatiques. Ce service propose une prise en charge totale de la logistique de l’opération. LeasePlan propose également de venir chez le client avec son atelier mobile pour réaliser l’opération.

Hiver : forte concurrence et gammes complètes

Techniquement, les pneumatiques hiver sont plus efficaces en hiver et ce, dès que la température passe sous les 7°C. Leur mélange de gomme plus souple à basses températures et son dessin plus ouvert avec des rainures plus marquées facilite l’évacuation de l’eau. De plus, la présence de lamelles améliore l’accroche sur la neige en créant autant de micro points d’appui. Dans ces conditions, les pneumatiques été avec leur gomme conçue pour résister à l’échauffement lors de parcours autoroutiers estivaux ne fonctionne pas correctement, notamment parce qu’ils n’atteignent pas la bonne température. Bref, le pneumatique hiver apporte des performances particulières en s’appuyant sur une technologie différente.

Côté nouveautés donc, Michelin a lancé une nouvelle génération d’Alpin. Ce pneumatique vise le gros du marché avec son offre complète en 15 et 16 pouces, et même avec un 17 pouces en 225/45. Le Michelin Alpin convient aux deux-tiers des véhicules neufs vendus sur le marché français en 2010. Comme tous les pneumatiques développés par les équipes du Bibendum, l’Alpin offre un bon équilibre entre ses différentes performances et ne sacrifie pas, par exemple, l’économie de carburant au bénéfice des performances hivernales. En pratique, cela se matérialise par une capacité à démarrer 10 % plus facilement que son prédécesseur et à freiner sur une distance 5 % plus courte. La longévité se caractérise, elle, par la possibilité de rouler un hiver de plus avec un Alpin en comparaison de ses principaux concurrents de grandes marques premium.

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Pour sa part, Bridgestone a redéfini sa gamme de pneumatiques hiver pour l’Europe. L’offre est désormais complète et couvre tous les cas d’utilisation : du mouillé, neige fondante, fraiche ou tassée glacée. Cette nouvelle gamme Hiver s’articule autour de quatre produits récemment commercialisés : le Bridgestone A001 Weather Control pour les hivers humides et modérés, les pneus lamellisés Bridgestone Blizzak LM-32 et Bridgestone Blizzak LM-80 pour les hivers variables et le Bridgestone Blizzak WS70 au composé de gomme multicellulaire pour les conditions extrêmes du nord de l’Europe. Ces pneus ont été conçus avec les toutes dernières technologies de gomme et de bande de roulement développées par Bridgestone grâce à de lourds investissements en Recherche et Développement et un nouveau centre de tests hivernaux Bridgestone situé dans le nord de la Suède.

Evidemment, l’usage et la pertinence du pneumatique hiver, dépendent, dans l’ouest de France, fortement des conditions météorologiques. Pour tranquilliser ses clients et atténuer l’incertitude financière liée à l’aléa météo, Euromaster propose une assurance climatique. Le revendeur s’engage à rembourser les pneus hiver achetés et montés dans le réseau s’il fait plus de 7°C pendant plus de 20 jours consécutifs ou non, dans la ville de résidence du conducteur et ce entre le 1er décembre 2011 et le 29 février 2012. Bref, du service toujours du service ! Ce que cherchent les entreprises de petite et moyenne taille qui n’ont pas souscrit aux offres packagées de leur loueur.

Ces utilisateurs de véhicules, conscients de l’avantage du pneu hiver, sont particulièrement recherchés par les distributeurs, grands réseaux de négociants pneumatiques mais également des spécialistes de la réparation rapide tel Speedy, Midas, Norauto ou Feu Vert. Chez les deux premiers, l’affaiblissement du chiffre d’affaires historique généré par l’échappement et l’amortisseur est tel que, nous confie Rodolphe Noulin, Directeur des Flottes d’Entreprises de Speedy Fleet, « le pneumatique est désormais la première famille de produits de notre enseigne ».

Et le pneumatique est stratégique pour générer du trafic dans les centres. Mais, pour les entreprises, le service est primordial ; Ainsi, une centaine de points de vente Speedy va proposer une solution de stockage de pneus hiver. « Et le stockage sera gratuit, seul les coûts de montage-démontage seront facturés » précise Rodolphe Noulin. De façon générale, cette question du stockage n’est pas aisée, car le stockage de quantités importantes demande de l’organisation et de la logistique.

L’étiquetage va « nettoyer » le bas du marché

En plus des nouveautés hiver, les grands manufacturiers de pneumatiques ont fortement renouvelé leurs gammes de pneumatiques été. Des nouveaux produits qui s’appuient sur les dernières avancées en matière de chimie et de conception assistée par ordinateur. Pas étonnant donc que les nouveaux produits des manufacturiers « premium » – Michelin, Bridgestone, Goodyear, Continental et Pirelli – se disputent les meilleures places dans chacun des segments du marché à tour de rôle : le dernier produit lancé ayant naturellement une longueur d’avance sur ses concurrents à la conception plus ancienne.

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Caractéristiques importantes pour les gros rouleurs, les derniers pneumatiques lancés ont fortement abaissé leur résistance au roulement, synonyme de faible consommation de carburant. Et ces progrès sont de moins en moins obtenus au détriment d’autres qualités telles le freinage sur route mouillée. Pas étonnant donc que ces deux critères soient ceux retenus pour l’étiquette que devront arborer les pneumatiques à partir de novembre 2012.

Le bruit de roulement sera un critère supplémentaire exprimé en décibels. Pour être commercialisés en Europe, les pneumatiques devront satisfaire à des seuils minimaux de performances dans ces trois domaines : résistance au roulement, freinage sur le mouillé et bruit émis. « Beaucoup de marques vont souffrir » indique Henry Dumortier, président de Goodyear Dunlop France. Cela concerne principalement les produits d’origine asiatique et notamment chinois qui représentent 10 % du marché européen. Dans l’échelle de notation de l’étiquetage, proche de ce que l’on connait pour l’électroménager blanc, les pneumatiques de la plupart des grandes marques seront en B et en C tandis que les pneus asiastiques « low cost » seront en E ou en F.

Des pneus été en constante évolution

Parmi les dernières nouveautés été, notons le renouvellement de l’entrée de gamme Pirelli avec le P1 Cinturato qui remplace assez logiquement le P4 et le P6. Le manufacturier italien remet à niveau son offre d’entrée de gamme. Le programme de dimensions s’étend de 14 pouces à 16 pouces et culmine avec un 206/55R16 en indice de charge 91 et indice de vitesse V.

Ce pneumatique est peu présent en premier équipement chez les constructeurs, une dimension sur la BMW Série 1 pour le moment. Pirelli préfère concentrer ses efforts sur le marché du remplacement, où il compte tirer partie de son image de fournisseur de la Formule 1.
Assez naturellement, ce P1 s’adresse tout particulièrement aux véhicules Premium des segments A à C dont les ventes sont croissantes en Europe ; de 900.000 unités cette année ce marché pourrait dépasser les 1.500.000 unités dans cinq ans.

Par rapport à ses prédécesseurs, le P1 est 15 % plus léger et sa résistance au roulement est inférieure de 25 % soit une baisse de la consommation de 4 %. Il est également plus silencieux d’un décibel et demi à l’extérieur et d’un décibel à l’intérieur. Pour le freinage sur route mouillée, le P1 réduit la distance de 3 % à 80 km/h par rapport au P4.

Chez Continental, la nouveauté majeure de la rentrée est le ContiEcoContact 5. Un pneumatique destiné au cœur du marché français en 14, 15 et 16 pouces. Sa nouvelle conception lui permet d’offrir, par rapport à son prédécesseur, une résistance au roulement abaissée de 20 %, une durée de vie supérieure de 12 % tout en freinant plus court sur routes mouillée. Continental estime que son EcoContact 5, apporte une réduction de consommation de carburant de 3 %.

Par ailleurs, notons que Citroën a choisi Continental pour l’équipement des versions hautes de sa DS5, alors que les modèles en 16 pouces restent fidèles à Michelin. Citroën avait déjà ouvert son panel avec les C3 et DS3, dont certaines versions sont chaussées par Bridgestone. A noter toutefois que toutes les C3 vendues en France sont équipées par Michelin.
Dans le domaine des véhicules électriques, ou presque….., notons que General Motors a panaché les sources de son duo Chevrolet Volt/Opel Ampera : l’américaine s’équipe en Goodyear FuelMax quand l’allemande a choisi des Michelin EnergySaver de nouvelle génération.

Derrière les cinq marques majeures du marché, le second niveau de l’offre comprend, outre les asiatiques Yokohama ou Hankook ou Toyo, les marques secondes des grands manufacturiers mondiaux : Kléber, Firestone, Dunlop ou Uniroyal. Leurs produits sont moins coûteux que ceux des « cinq grands » et peuvent apporter presque autant de service. Des possibilités à ne pas négliger, tant pour du pneu été qu’hiver.

Bertrand Gay


Quel est le coût des pneus hiver ?

Le pneumatique hiver est une nécessité pour circuler en région froide au cours de l’hiver mais quel est le véritable coût de la fonction complète « mobilité hivernale » ?
Il y a de nombreux éléments à prendre en compte ; l’achat des jantes, des pneumatiques, le montage-démontage et le gardiennage. Nous ne comptons que le surcoût entre les pneus hiver et les pneus été car pendant que les « hiver » sont montés sur le véhicule, les « été » ne s’usent pas.
Nous prendrons l’exemple d’une voiture moyenne, de segment C, équipée de 205/60 sur des jantes de 16 pouces :

– Achat de quatre jantes tôle : 250 euros
– Surcoût des pneus hiver : 4 fois 40 euros
– Montage, équilibrage et valve pour huit roues par an : 8 fois 12 euros.
– Gardiennage pneumatiques 12 mois : 200 euros.

Soit un surcoût de 706 euros, la première année et de 306 euros la seconde année. Ce qui donne un surcoût sur deux ans et 30.000 kms (en supposant deux saisons hiver de 15.000 kms) de 1.012 euros. Soit un surcoût de 3,5 centimes par kilomètre. C’est la garantie d’un déplacement tous temps et toute sécurité.

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