Publié le 13 avril 2018 | par Rédaction

1) Quelle que soit la catégorie de collaborateur retenue, Le kilométrage annuel moyen des professionnels a tendance à encore diminuer
2) Les principales raisons : hausse des carburants ; dénonciation des infractions ; développement du télétravail
3) Le gazole reste toujours la solution optimale pour les gros rouleurs qui peuvent profiter d’une consommation moyenne inférieure
4) L’entrée en vigueur des nouvelles normes de consommation des véhicules WLTP pourrait inciter des entreprises à ne pas renouveler leur parc de véhicules

Les gros rouleurs existent encore

Commerciaux, technico-commerciaux, cadres dirigeants, de nombreux collaborateurs effectuent encore de très nombreux trajets sur la route, accumulant plusieurs milliers de kilomètres par mois. Certains le font par nécessité, d’autres préférant encore le contact humain et le plaisir de conduire aux téléconférences ou à d’autres moyens de transport moins souples que l’automobile. Comment évolue le kilométrage moyen dans les entreprises ?

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« Actuellement, le contrat moyen en entreprise est de 90 000 km sur 37 mois » lance Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France. « Chez nous, c’est un tout petit peu moins mais l’ordre de grandeur est le même » affirme, à son tour, Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France. « Le kilométrage moyen a tendance à diminuer si l’on considère les véhicules de fonction. En revanche, les commerciaux continuent de rouler beaucoup et le couple durée de détention du véhicule et kilométrage sur la durée de détention n’est pas orienté à la baisse » précise Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours.

« Il faut aussi distinguer entre voitures particulières et véhicules utilitaires ; ces derniers sont généralement conservés plus longtemps dans l’entreprise et ils roulent moins » affirme, de son côté, Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive. « Il ne faut pas négliger l’aspect social qui est très important dans cette thématique ; les déplacements sont de plus en plus pris en compte dans les entreprises et les risques inhérents également ; il y a, globalement, moins de déplacements dans les entreprises et aussi de plus en plus de personnes en télétravail, ce qui a des conséquences sur l’usage automobile » explique Thomas Laine.

« Cela concerne avant tout les grandes entreprises et les très grosses structures ; malgré la reprise économique, les petites entreprises n’ont pas encore recruté et assument une charge de travail plus importante à effectif constant, ce qui a tendance à faire augmenter le kilométrage parcouru par les collaborateurs. Par ailleurs, lorsque le kilométrage annuel diminue, cela entraîne une augmentation de la durée de détention des véhicules, ce qui n’est pas forcément une solution optimale. Les entreprises doivent absolument avoir une réflexion par rapport à cela » souligne Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

« Effectivement, qui dit augmentation de la durée de détention dit généralement abaissement du kilométrage moyen. Il y a eu, ces dernières années, un énorme boom au niveau du renouvellement du parc de véhicules des entreprises, notamment avec l’anticipation de l’entrée de vigueur de nouvelles normes fiscales. Cela était globalement avantageux pour l’entreprise. Il va y avoir de nouveaux des bouleversements, liés cette fois-ci aux nouvelles normes de consommation WLTP » précise Thomas Laine. « Nous sommes entrés dans un système où la fiscalité joue un rôle important. Les responsables des parcs dans les entreprises peuvent agir sur le TCO en abaissant le montant de la TVS par le choix de modèles plus pertinents d’un point de vue fiscal. La nouvelle norme WLTP va entraîner une hausse de la consommation de nombreux modèles et donc une hausse des taux de CO2. Cet effet inverse va sans aucun doute entraîner les responsables de parc des entreprises à faire durer davantage leurs véhicules du fait de leur niveau de TVS inférieur et de l’amortissement déjà effectué des véhicules » ajoute Laurent Hauducoeur.

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« Les véhicules à la route ne sont effectivement pas concernés dans un premier temps par les nouvelles normes WLTP » confirme Thomas Laine. « L’évolution de la fiscalité et les nouvelles normes WLTP, moins favorables, vont certainement entraîner des changements dans la gestion de la mobilité dans les entreprises et le développement de déplacement faisant appel à plusieurs modes de déplacement » renchérit Morgan Aubrun. « Cela est sans doute vrai sur Paris et dans les grandes agglomérations ; il en va autrement dans les autres villes où l’usage de l’automobile reste toujours aussi important. Du point de vue de l’entreprise, les voyants liés aux déplacements et aux coûts de détention sont actuellement tous au rouge : prix du pétrole et des carburants à la hausse ; incertitude par rapport aux valeurs résiduelles des véhicules essence vs diesel… Les loueurs vont avoir des « mouvements de protection » qui passent par la dégradation des valeurs résiduelles des modèles diesel et, dans le même temps, un maintien des valeurs résiduelles des modèles essence » poursuit Laurent Hauducoeur.

Un sentiment partagé par Thomas Laine : « les loueurs vont tous dans le même sens actuellement avec une baisse des VR des diesel et une très légère hausse des VR des essence ». « Nous avons effectué un geste fort en direction des véhicules essence à faible kilométrage avec une revalorisation des VR significative » tempère Christophe Audiguier. « Il y a, d’un point de vue global, une baisse du volume de vente des diesel sur le marché en 2017, les diesel neufs ayant représenté moins de 50 % des ventes ; pourtant, fiscalement, le diesel est toujours plus intéressant dès lors que le kilométrage annuel est important, de l’ordre de plus de 60 000 km par an. Dans un comparatif entre essence et diesel, il convient de tout prendre en compte : la consommation de carburant, le prix des carburants, la fiscalité, les coûts d’entretien etc. même si ce mouvement s’inscrit dans l’évolution des mentalités suite au diesel bashing » affirme Morgan Aubrun.

« Pour le moment, il n’y a pas de modèle économique viable avec l’essence dans l’entreprise. Le choix de l’essence est un choix stratégique et doit être financièrement assumé par l’entreprise » rétorque Laurent Hauducoeur.

Qu’est-ce qu’un gros rouleur ?

Question naïve mais nécessaire : à partir de quel kilométrage annuel, un collaborateur peut-il être considéré comme un gros rouleur ? « Généralement, on considère qu’une personne est un gros rouleur au-delà des 50 000 km par an » affirme Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France. « Chez nous, les collaborateurs sont considérés comme de gros rouleurs au-delà des 60 000 km par an ; il y a, finalement, que très peu de personnes qui abattent plus de 100 000 km par an. Cela soulève aussi le problème de la dénonciation pour les PV en vigueur depuis quelques temps. Cela tempère les ardeurs de certains collaborateurs et limitent, de façon logique, les très gros kilométrages annuels qui ne peuvent être atteints qu’en enfreignant les limitations de vitesse. Cela a aussi incité les entreprises à revoir leur plan de déplacement ; désormais, les déplacements longue distance ne se font plus en auto » souligne Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive.

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« De ce point de vue, l’aspect sociétal est essentiel. Cela devient un problème pour les entreprises d’assumer les trajets longue distance en automobile, notamment du point de vue du respect des collaborateurs » ajoute Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales. « Il y a encore quelques activités dans lesquelles les collaborateurs sont appelés à parcourir plus de 80 000 km par an, mais cela devient de plus en plus rare » confirme Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France. « Cela permet de laisser un boulevard aux aides à la conduite en tous genres y compris, à plus long terme, la conduite autonome. Les collaborateurs pourront faire autre chose pendant que le véhicule roulera » sourit Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France.

« Ce sera sans aucun doute possible un jour, mais la démarche vers la voiture autonome est une démarche beaucoup plus globale qui intègre aussi les infrastructures. Ce ne sera pas avant 10 ou 20 ans » explique Thomas Laine. « Et tout ce qui nécessite des travaux d’infrastructure dispose d’une inertie très forte, à l’image du développement du réseau de recharge des véhicules électriques » rappelle Eric Guenebaut.

Quel type de véhicule privilégier ?

Même si de nombreux gros rouleurs dans les entreprises sont avant tout des commerciaux, quel type de véhicule privilégier ? Vaut-il mieux un SUV ou une berline, un break bien équipé ?

« Le problème du choix du modèle relève de la politique RH de l’entreprise et pas du tout de la personne responsable du parc de véhicules. Concernant les SUV, ils sont très appréciés en ce moment, notamment pour leur position de conduite en hauteur qui procure un sentiment de sécurité plus élevé » explique Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

« Le choix d’un véhicule relève de deux approches : la première est sociétale ; aujourd’hui, il faut être en SUV ; après, d’un point de vue confort et agrément de conduite, il est évident que rien ne remplacera jamais une berline ou un break ; sans parler de la consommation de carburant, généralement moins élevée avec ce second type de véhicule » lance Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France. «

Chez les gros rouleurs, l’introduction des SUV a été progressive ; ils ont historiquement privilégié les berlines et les breaks. Cependant, les collaborateurs itinérants commencent à avoir accès aux SUV. Il y a eu une évolution statutaire. Aujourd’hui, les collaborateurs veulent avoir ce type de véhicule ; la réussite du 3008 en est le meilleur exemple. Il y aura sans aucun doute un rééquilibrage dans le futur, notamment après la prise en compte du TCO « réel » des SUV » expose Laurent Hauducoeur. « Les normes WLTP vont faire renaître le segment des berlines même s’il y a encore un effet mode et statutaire autour des SUV » estime Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France.

« Cela étant, le SUV est actuellement très apprécié et il peut aussi y avoir un effet valeur résiduelle. En l’état actuel des choses, l’écart de VR entre une berline et un SUV est très important et les SUV vont certainement encore être très recherchés sur le marché de l’occasion pendant quelques temps ; et la fiscalité n’est pas encore contraignante sur le marché VO. Donc les SUV devraient encore faire les beaux jours de nombreux collaborateurs dans les entreprises » expose Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales.

Quel kilométrage pour l’essence ?

Si les très gros rouleurs ont tout intérêt à rouler avec des voitures diesel, en dessous de quel kilométrage peut-il être intéressant de choisir un autre carburant : essence, hybride, hybride rechargeable ?

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« Pour le moment, c’est le diesel qui reste encore la solution la plus pertinente pour l’entreprise ; après, encore une fois, il est possible de choisir d’autres carburants à condition que les dirigeants soient prêts à assumer les surcoûts inhérents » réaffirme Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

« Quand le kilométrage annuel augmente, la solution c’est le diesel. La fiscalité est basée sur les émissions de CO2 et donc les consommations de carburant. De ce point de vue, le diesel est avantagé et les gros rouleurs ont tout intérêt à rouler au gazole » explique Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales. « C’est exact ; néanmoins, pour les collaborateurs qui parcourent environ 20 à 25 000 km par an, et principalement en milieu urbain, il peut être intéressant de choisir un hybride rechargeable » explique Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours.

« Tous les clients professionnels qui sont passés à l’hybride et à l’hybride rechargeable n’ont pas renouvelé leurs véhicules compte tenu des consommations réelles qui sont sans commune mesure avec les consommation moyenne normalisées » reprend Laurent Hauducoeur. « Le plug-in hybride peut être intéressant, mais certainement pas pour les gros rouleurs » confirme Eric Guenebaut. « Le plug-in hybride ou hybride rechargeable est un véhicule statutaire, pour les membres de la direction de l’entreprise par exemple. Mais tout le monde dans l’entreprise n’est pas éligible à l’hybride rechargeable. Les entreprises ont notamment peur du droit opposable par rapport aux bornes de recharge ; si les entreprises devaient installer des bornes chez tous les collaborateurs, cela serait économiquement insupportable » renchérit Laurent Hauducoeur.

« Ce doit être l’usage qui pilote le choix du type d’énergie. La fiscalité ne doit venir qu’après. Choisir un hybride rechargeable uniquement pour des raisons fiscales est un non-sens. Il convient toujours de cibler quelle voiture convient à quel usage » conclut Eric Guenebaut.

Quelle durée idéale pour les véhicules à fort kilométrage ?

Les gros rouleurs sollicitent davantage leurs automobiles. Dès lors, y a-t-il une durée de détention optimale, à ne pas dépasser ? « Nous sommes limités au niveau du kilométrage technique des véhicules ; environ 150 000 kilomètres pour une voiture essence, 180 000 pour un diesel. Au-delà, il est possible de conserver le véhicule mais cela entraîne des surcoûts, notamment au niveau de l’entretien. Les clients disposant d’un contrat de plus de 48 mois et 150 000 km restent marginaux » explique Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive.

« Nous allons jusqu’à 200 000 km pour les diesels ; les véhicules essence ne sont pas encore modélisés. Beaucoup de loueurs estiment que la limite, pour les diesel, est de l’ordre de 150 ou 160 000 kilomètres » ajoute Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France. « Les loueurs ne veulent pas assumer les risques liés à l’entretien qui ont tendance à augmenter avec les forts kilométrages. Il existe toujours une solution pour renouveler son véhicule chez les loueurs » sourit Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France.

« Nous avons un devoir d’alerte par rapport à la dérive des coûts de détention ; ceux-ci ont tendance à fortement augmenter en cas d’augmentation de la durée de détention et de très fort kilométrage. En cas de kilométrage important, la valeur résiduelle a tendance à baisser rapidement » expose Christophe Audiguier. « La question de la location longue durée peut se poser d’un point de vue économique mais il s’agit d’une vraie solution du point de vue de l’organisation dans l’entreprise. Les compétences techniques n’existent plus dans les entreprises ; elles ont été transférées vers le loueur longue durée » affirme Laurent Hauducoeur. « La location longue durée offre un autre avantage : le conseil par rapport aux produits les plus intéressants pour les clients et pour nous en fin de contrat. Chez Parcours, nous revendons la moitié de nos véhicules à particuliers, avec 120 à 150 000 km, ce qui prouve la pertinence de nos choix. Certains clients qui étaient partis de la location longue durée vers le crédit bail sont revenus en arrière notamment par rapport aux soucis de revente des véhicules sur le marché de l’occasion » sourit Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours.

« Le problème de la revente des VO représente en effet une mobilisation de ressources humaines, financières et en temps pour l’entreprise » ajoute Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France. « Avec la location longue durée, l’entreprise n’a pas à gérer la valeur de revente de ses véhicules. Néanmoins, il convient de piloter sa politique auto dans l’entreprise ; un kilométrage de 140 000 km pour un véhicule apparaît comme un maximum » précise Laurent Hauducoeur. « Le prix plancher des véhicules n’est, au-delà d’un certain niveau, plus lié au kilométrage » confirme Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive.

Faut-il raccourcir les espacements d’entretien ?

En cas de très fort kilométrage, est-il intéressant de raccourcir les espacements d’entretien prévus par le constructeur ? « Idéalement, il faut raccourcir les espaces de révision en cas d’utilisation intensive du véhicule. Cela permet d’assurer la mobilité du collaborateur » explique Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours. « Chez PSA, il existe un programme d’entretien des véhicules en cas d’usage sévérisé. Le kilométrage important en fait partie » affirme Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales. « Les entreprises ne sont pas très friandes du raccourcissement des espaces de révision dans la mesure où cela est synonyme de perte de temps pour le collaborateur. Aujourd’hui, tous les constructeurs ont travaillé pour augmenter les espaces de révision de leurs modèles ce qui permet aux collaborateurs de l’entreprise de disposer d’une plus grande autonomie » sourit Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France.

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« Ce genre de problématique ne concerne que les kilométrages annuels supérieurs à 120 000 km, ce qui ne représente pas beaucoup de monde » rappelle Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France. « C’est avant tout l’usage de la voiture qui doit commander l’espacement de révision » conclut, philosophiquement, Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

Version business ou modèle « à la carte » ?

La plupart des constructeurs proposent désormais des versions spéciales « business » avec la plupart des équipements attendus par les conducteurs dans le cadre d’une utilisation professionnelle : roue de secours, système de navigation et téléphonie, radar de stationnement… Les gros rouleurs ont-ils intérêts, eux aussi, à choisir ces modèles ou faut-il mieux opter pour un modèle « à la carte » en ayant recours à un modèle « normal » et aux options ? « Les versions business répondent parfaitement aux besoins des gros rouleurs en termes d’équipements » répond instantanément Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France.

« Il n’y a pas de règle absolue ; tout dépend des équipements présents sur la version business et de la constitution de l’offre du modèle considéré. C’est le rôle du loueur d’aider les utilisateurs à choisir le modèle le mieux adapté à leur usage et celui qui aura la meilleure valeur résiduelle. Cela étant, a minima, la valeur résiduelle de la version business sera au moins équivalente à celle des version VP classiques » explique Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive. Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France rejoint Thomas Laine dans son analyse : « les versions entreprises, qu’elles prennent ou non l’appellation business, permettent de profiter de nombreuses technologies de sécurité, de connectivité et un look attrayant ».

« Aujourd’hui, il n’y a pas d’ouverture de débat par rapport à la motorisation. Il semble inconcevable de fournir aux collaborateurs roulant davantage que les autres une auto avec une finition différente ; cela est irrecevable alors que les gros rouleurs pourraient bénéficier d’un traitement de faveur compte tenu du temps qu’ils passent au volant » précise Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

« La constitution de la gamme business est là pour répondre aux besoins d’un usage professionnel ; géolocalisation, navigation, sécurité, connectivité. Il n’y a, au final, pas grande différence d’utilisation du véhicule entre 30 000 et 60 000 km par an » affirme Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales. « Il convient toutefois de différencier ce qui se passe dans les grandes entreprises et dans les PME ou TPE ; dans ces dernières, la voiture se fait davantage par rapport au budget disponible ; il n’y a pas à proprement parler de stratégie de gestion de flotte » précise Thomas Laine.

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« Les choses apparaissent moins évidentes à partir du moment où la revente du véhicule à particulier est prise en compte. Dans ce cas, mieux vaut privilégier une finition haut de gamme « normale » plutôt qu’une version business. La première sera beaucoup plus demandée que la seconde, les particuliers ne connaissant pas très bien à quoi correspond une finition business » tempère Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours. « C’est pour cela que chez PSA, nous avons énormément travaillé sur nos gammes pour les professionnels en se basant, tant du point de vue des équipements que de l’appellation, sur la gamme à particuliers. Cela facilite grandement la revente de ces modèles » rajoute Eric Guenebaut.

« Les gammes business vont certainement retrouver un intérêt avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes de consommation WLTP. Ces versions avec niveau d’émissions travaillé seront sans doute une alternative intéressante » conclut Laurent Hauducoeur.

Extensions de garantie et contrat de maintenance : un choix pertinent ?

Les gros rouleurs ont-ils un intérêt particulier à bénéficier d’une extension de garantie ou d’un contrat de maintenance pour les mettre à l’abri des pannes ? « Dans la mesure où je ne pense pas que le chef d’entreprise soit à un euro près pour le calcul de son TCO, les extensions de garantie et les contrats de maintenance sont une bonne solution pour mettre à l’abri les collaborateurs. Cela sécurise l’utilisation du véhicule avec une maîtrise de ses coûts d’entretien ; au final, c’est une assurance mobilité, une notion importante pour un gros rouleur » affirme Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales.

« Ces problèmes d’entretien ne sont pas un souci dans le cadre d’un contrat de location longue durée. Cependant, ils doivent être appréhendés si l’entreprise ne fait pas appel à la LLD » explique Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.

En conclusion

Pour Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive, « l’analyse du besoin précis des collaborateurs de l’entreprise est essentielle. C’est le rôle du loueur longue durée d’analyser précisément ces besoins pour apporter la réponse la plus adaptée possible. En ce qui concerne les gros rouleurs, le choix du carburant est évident : c’est le gazole. L’aspect fiscalité ne vient qu’après avec une optimisation du modèle, de la durée et du kilométrage du contrat. Enfin, il faut faire attention à ne pas dépasser les 180 000 kilomètres ; au-delà de cette limite, les coûts d’entretien ont tendance à exploser ».

« Les entreprises ont intérêt à se poser avant de renouveler leur parc ; il est urgent d’attendre et de voir quels seront les impacts de l’entrée en vigueur des nouvelles normes WLTP et quelles évolutions elles vont avoir sur l’offre des loueurs longue durée notamment. Pour le moment, les entreprises n’ont encore aucun intérêt à abandonner le gazole quel que soit le kilométrage d’ailleurs. Cela est, bien entendu, encore plus vrai pour les gros rouleurs. Il n’y a actuellement aucune justification économique à abandonner les véhicules diesel » affirme Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France. Pour Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales, « PSA a pour vocation de couvrir l’ensemble des segments automobiles. Les marques du groupe proposent des produits parfaitement adaptés aux gros rouleurs. Ces derniers ont encore tout intérêt à privilégier les diesel compte tenu de la fiscalité actuelle ».

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« Les mœurs évoluent et les entreprises se posent beaucoup de questions, justifiées, sur la composition de leur parc de véhicules. Il faut qu’elles aient cette réflexion par rapport à leurs besoins de déplacements. Les gros rouleurs n’ont aucun intérêt à se détourner des diesels même s’il est plaisant de savoir que des alternatives existent et vont encore évoluer » explique à son tour Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France. Selon Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours, « il n’existe, aujourd’hui, aucune alternative au gazole pour les gros rouleurs. Cependant, les choses changent. Auparavant, le marché était, de façon un peu caricaturale, 100 % SUV et 100 % gazole. Les cartes sont et vont encore être rebattues ; il faut que les entreprises s’interrogent et nous interrogent. Nous devons apporter des réponses à ces questions par rapport aux besoins précis de chaque collaborateur dans l’entreprise, y compris en prenant en compte les attentes par rapport à la mobilité, les carburants alternatifs, les nouveaux modes de déplacement, les équipements des véhicules… Les décisions doivent être intégralement tournées vers les collaborateurs ».

Le mot de la fin revient à Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France : « Aujourd’hui, tout le monde se pose des questions par rapport aux automobiles. Il y a une remise en perspective des besoins même si les modèles diesel restent toujours les mieux adaptés aux gros rouleurs. Ces derniers recherchent généralement des véhicules bien équipés, capables d’offrir de belles prestations de confort sur long parcours et sur la durée d’utilisation. Cependant, de nouveaux enjeux de mobilité vont encore naître avec les nouvelles technologies : développement des aides à la conduite, voiture autonome… ».

Les participants de la table ronde
Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France
Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours
Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France
Christophe Audiguier, responsable valeurs résiduelles – pricing chez ALD Automotive
Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France
Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales
Jean-Eric Perrot, JEP Communication


Quelle cylindrée et puissance pour les gros rouleurs ?

Longtemps privilégiés par les gros rouleurs, les moteurs de forte puissance et de forte cylindrée ont désormais laissé leur place à des mécaniques de plus faible cylindrée (downsizing). Quelle cylindrée et puissance convient-il de conseiller aux gros rouleurs ? « La puissance est synonyme de sécurité ; elle permet de rouler sereinement et de pouvoir réagir en toutes circonstances. La reprise reste importante sur la route. Il faut donc choisir un modèle avec suffisamment de puissance ce qui n’est plus lié à la cylindrée du moteur aujourd’hui avec les moteurs suralimentés. Le downsizing va encore se poursuivre pour pouvoir répondre aux normes de pollution » explique Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France. « En plus de cela, la puissance amène aussi son lot de confort sur la route » confirme Alexis Boehm, directeur des ventes de Parcours. « De ce point de vue, comme d’autres, il est urgent que les ressources humaines reprennent la main sur le parc automobiles et que ne ce soit pas seulement les services achats qui déterminent quels modèles acheter » estime Laurent Hauducoeur, directeur commercial Traxall France.


BVM ou BVA ?

Faut-il privilégier les boîtes de vitesse mécaniques ou les boîtes automatiques, ces dernières ayant dans le passé connu parfois des soucis de fiabilité au-delà d’un certain kilométrage ? « Cela n’est plus vrai aujourd’hui. Les boîtes de vitesse automatiques de dernière génération sont parfaitement fiables. Les gros rouleurs ont tout intérêt à choisir les boîtes automatiques pour le confort qu’elles procurent » affirme Eric Guenebaut, responsable des ventes loueurs chez PSA Corporate Sales. « Cela dépend de la marque ou du modèle. Chez BMW, une Série 5 sans boîte automatique est beaucoup plus difficile à revendre par exemple. Les boîtes auto modernes sont fiables et très agréables ; les gros rouleurs ont tout intérêt à choisir ce type de transmission » affirme à son tour Morgan Aubrun, responsable marché grands comptes chez BMW Group France. « Les évolutions apportées aux boîtes automatiques récentes vont globalement dans le bon sens et se sont toutes améliorées. Les systèmes d’automatisation des véhicules vont forcément pousser le développement des boîtes automatiques dans la mesure où elles autorisent des automatismes plus poussés » souligne Thomas Laine, chef de service Ventes aux Entreprises et VO chez Skoda France.


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