Publié le 24 novembre 2011 | par Rédaction

Pendant des décennies, la séduction BMW est passée par la sonorité magique d’un six cylindres. Désormais BMW se veut aussi “premium” dans l’électrique !

En comparaison, l’arrivée du “mazout” chez BMW en 1983 n’était qu’une anecdote, car même convertie à la technologie diesel, une 524d ronronnait de ses six cylindres. Et depuis, BMW a totalement intégré le diesel à son image de sportivité, on parle même de l‘arrivée imminente d’une M5 dont le 3.0 d friserait les 500ch. Ces dernières années BMW a su aussi anticiper la révolution eco-friendly avec les technologies EfficientDynamics qui combinent leur appétit d’oiseau avec un dynamisme toujours renouvelé (y compris sur quatre cylindres, down-sizing oblige).

Mais cette fois, le moteur électrique, c’est plus qu’une évolution technologique… une révolution culturelle, qui se traduit par la création d’une nouvelle marque “BMW i” regroupant l´ensemble des véhicules 100 % électriques et hybrides rechargeables. Nous avons demandé à Jean-Michel Cavret, Directeur de la Stratégie Electromobilité de BMW France, comment la Bayerische Mortoren Werke, Fabrique Bavaroise de Moteurs, approche cette rupture culturelle de l’électromobilité ?

Jean-Michel Cavret : En poursuivant sa démarche d’innovation et en déployant une stratégie qui assure à la nouvelle marque “BMW i” un positionnement “Premium” dans l’électromobilité. La prise en compte de la raréfaction des ressources énergétiques et des exigences de santé publique n’est pas un engagement nouveau dans le groupe BMW qui a déjà été classé sept fois N°1 en développement durable au Dow Jones Sustainability Index. Nos clients ont d’ailleurs constaté très concrètement cet engagement avec la politique EfficientDynamics.

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Ainsi quand les marchés ont été impacté par la fiscalité CO2, voici cinq ans, BMW maîtrisait déjà la récupération d’énergie à la décélération et a pu aussitôt proposer sa Série 5 à un taux inférieur à 140g, ce qui lui a valu un succès immédiat auprès des entreprises. Aujourd’hui la 520d passe un nouveau seuil à 119g pour 184ch et notre gamme ne compte pas moins de 54 modèles qui émettent moins de 140g. Il va de soi que nous poursuivrons cette démarche d’optimisation des motorisations thermiques, car si les diverses estimations prévoient qu’à l’échéance 2020, les véhicules électriques et les hybrides rechargeables, pourraient représenter entre 2 à 15% du marché, il en résulte a contrario que 85 à 98% des véhicules mis en circulation à la même échéance, utiliseront toujours des motorisations thermiques…

KME : Deux ou 15% du marché, rupture violente ou mutation progressive, il est pour l’instant difficile d’anticiper, néanmoins il semble que BMW ait une politique de communication proactive sur ce thème de l’électromobilité…en France notamment !

J-M. C. : BMW Group exploite depuis 2009 un parc comprenant plus de 600 véhicules électriques. Depuis son lancement, la MINI E a déjà parcouru au total plus de 15 millions de kilomètres sur route. Notre stratégie se développe sur tous les grands marchés : Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Allemagne, et depuis mars 2011 Japon et Chine. Néanmoins il est vrai que le marché français présente trois phénomènes favorables à l’expérimentation et au développement de l’électromobilité : une volonté politique affirmée, l’engagement volontariste des deux constructeurs nationaux et la puissance d’EDF.

KME : Pourquoi ces tests publics ? L’industrie automobile est généralement discrète sur l’évolution de sa R&D, et s’agissant de l’électromobilité cultive parfois un secret obsessionnel.

J-M. C. : Il nous a semblé essentiel de valider les produits dans la circulation quotidienne, mais aussi d’expérimenter l’interactivité de ces technologies électriques avec les comportements des utilisateurs. Ainsi quand nous avons testé la Mini E nous avions intégré que l’autonomie serait un point d’inquiétude, voire de crispation. Or il s’est avéré que, très majoritairement, les utilisateurs se sont facilement adaptés à la gestion de cette autonomie (environ160km constatés), et ont été finalement plus gênés par l’encombrement des batteries (sur ces Mini-E expérimentales, nous avions supprimé la banquette arrière).

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Nous voulions aussi tester différentes configurations d’usage : l’intégration de VE dans une flotte d’entreprise ou de collectivité, l’auto-partage, l’utilisation de diverses infrastructures de recharge… L’usage professionnel nous importait parce même si les kilométrages y sont souvent supérieurs à la moyenne, ils présentent souvent des parcours prédictibles (tournées régulières), ou des déplacements de parking équipé à parking équipé (un trajet domicile-travail ou d’entreprise à entreprise). Pour une recharge complète,il suffit de 4 heures sur une prise de 32A. Or ces 32 Ampères correspondent à une alimentation banale, comparable à celle de la plaque de cuisson d’une installation domestique.

KME : Vous annoncez déjà la deuxième étape d’expérimentation en 2012 avec “Active E”. Quel en sera l’objectif ?

J-M. C. : L’Active E sera encore un modèle expérimental, issu d’une plateforme existante, celle du coupé BMW série 1, transformée pour un fonctionnement 100 % électrique. Sur cette Active E, les batteries sont logées sous le plancher ce qui permet d’offrir 4 places avec un coffre de 200 litres. Plus d’un millier d’exemplaires seront produits et testés aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, en Allemagne, et en France…
Cette seconde étape consistera à tester en grandeur nature la chaîne de traction électrique que l’on retrouvera sur le modèle BMW i3 qui lui sera commercialisé.

KME : Quand cette “i3”, premier modèle “commercialisé” sous la marque “BMW i”, sera-t-elle disponible ?

J-M. C. : Au second semestre 2013. Contrairement à la MINI E et à l’ActiveE, qui sont des “conversions à l’électricité”, la BMW i3 a été imaginée depuis une feuille blanche pour être 100 % électrique. Elle sera compacte (3,84 m) et plus légère (1250 kg), grâce à un châssis en aluminium et à un habitacle en fibre de carbone. Equipée de 4 portes antagonistes, elle offrira quatre places et un coffre de 200 litres. Le moteur E développe 125kW (170 ch) et il assure des accélérations de 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes. En mode de charge rapide 32 Ampères, la batterie pourra être rechargée à 80% en seulement une heure ! L’autonomie de 150 kilomètres pourra aussi être augmentée par un prolongateur d’autonomie (en option au choix du client)

KME : La marque “BMW i” intégrera aussi des hybrides, comme le concept i8 également présenté à Francfort.

J-M. C. : Le Concept BMW i8, est une voiture hybride rechargeable qui fonctionne sur trois modes de propulsion différents selon la situation. En mode purement électrique (sur le train avant), en ville et jusqu’à 35 km d’autonomie. Avec une combinaison du moteur électrique et du moteur à combustion interne pour de fortes accélérations en conduite sportive. Et enfin en mode purement thermique (en propulsion), sur autoroute, pour les longues distances à vitesse élevée. Agissant en tandem, les deux systèmes de propulsion se combinent de façon optimale pour délivrer les performances d’une voiture de sport – accélération de 0 à 100 km/h en 4,6 secondes avec la consommation de carburant d’une voiture citadine, moins de 3 litres.

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KME : “BMW i” joue la carte premium, avec des solutions sophistiquées (carrosserie carbone, châssis aluminium…), mais pour impacter significativement l’environnement et la maîtrise des ressources énergétiques, l’électromobilité nécessiterait une démarche de volume…

J-M. C. : Le business-model est extrêmement tendu, mais tout le monde en a besoin. BMW et PSA ont d’ailleurs signé un protocole d’accord qui se traduira très prochainement par la création de BMW Peugeot Citroën Electrification, une joint-venture consacrée au développement et à la production de tous les composants indispensables à la chaîne de traction électrique, avec un centre de R&D à Munich et un centre de production à Mulhouse. Cette JV comportera une plateforme technologique ouverte pour intégrer ses fournisseurs et commercialiser ses technologies avec l’ambition de contribuer à la structuration d’une filière européenne.

Propos recueillis par Jean-pierre Durand et Louis Daubin

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