Kilom├Ętres Entreprise : La France se caract├ęrise h├ęlas par une ÔÇťbougeotte fiscaleÔÇŁ incessante. QuÔÇÖen pensez-vous, en tant que constructNZD automobile ?
– Pierre Boutin : La politique, ce sont souvent des d├ęcisions prises rapidement, alors que le rythme industriel est sensiblement plus lent. Sur quels types de technologie doit-on investir en priorit├ę ? CÔÇÖest une question fondamentale qui demande de la visibilit├ę, ce que le champ politique ne nous accorde pas toujours. Cela cr├ęe m├¬me beaucoup de pression ├á court terme.

KMS : Votre sentiment sur la campagne qui vise le diesel ?
– P.B. : Gardons-nous de r├ęagir trop vite aux effets de mode. Le diesel continue de sÔÇÖam├ęliorer en performances et en d├ępollution et cÔÇÖest une solution encore tr├Ęs demand├ęe, notamment dans les entreprises. Nous devons donc piloter nos investissements technologiques avec beaucoup de recul.
KMS : Ce sont des paris à haut risque ?
– P.B. : Oui et non. En ce qui concerne les technologies dÔÇÖavenir, ce sont les efforts port├ęs en Recherche et D├ęveloppement qui montrent le chemin ├á suivre. En revanche, pour ce qui est de ÔÇťcollerÔÇŁ aux politiques fiscales, il vaut mieux pouvoir proposer des gammes denses et des solutions techniques alternatives afin de sÔÇÖadapter ├á la demande et rester incontournable sur le march├ę. CÔÇÖest le cas chez Volkswagen.
KMS : Concr├Ętement, que mettez-vous en place ?
– P.B. : Sur la solution ├ęlectrique, par exemple, nous travaillons ├á tous les niveaux : au plan strat├ęgique, nous sommes dans une joint-venture avec dÔÇÖautres constructNZDs allemands. Au plan industriel ensuite, notre nouvelle plateforme a ├ęt├ę con├žue pour accueillir aussi bien un v├ęhicule thermique quÔÇÖune propulsion ├ęlectrique. Au plan du r├ęseau aussi, nous menons une politique dÔÇÖinvestissement ambitieuse qui passe par lÔÇÖinstallation progressive de bornes de recharge dans tout notre r├ęseau et par la formation des ├ęquipes techniques et commerciales ├á la solution ├ęlectrique. Pour autant, on ne peut pas nier que la prise de parts sur ce march├ę d├ępend beaucoup des orientations politiques et fiscales qui sont prises, que ce soit en termes de contraintes ou dÔÇÖaides.
KMS : Quelle est votre sentiment pour cette nouvelle ann├ęe ?
– P.B. : On voit une s├ęv├ęrisation de la taxation sur le dioxyde de carbone et un certain flou plane encore sur la mise en place de la norme dÔÇÖ├ęvaluation WLTP, d├ęterminante pour ce qui est du marketing des gammes. Cela se traduit avant tout par une forme dÔÇÖattentisme chez les clients. Mais nous ne sommes pas trop impact├ęs par ce ph├ęnom├Ęne dans la mesure o├╣ Volkswagen sÔÇÖefforce dÔÇÖopposer des r├ęponses commerciales diversifi├ęes aux flottements d├ęcisionnels.
Propos recueillis par Axel Ekman