Publié le 1 décembre 2014 | par Louis DAUBIN

Arnaud Barral fait le point sur la stratégie de Volkswagen en France et sa présence sur le marché des entreprises. Il vise les 8 % du marché français en s’appuyant sur une gamme foisonnante au centre de laquelle trône la Golf.

Kilomètres Entreprise : Comment a démarré l’année pour Volkswagen France ?
Arnaud Barral : Tout d’abord, notons que l’an dernier, le marché français a atteint son plus bas niveau historique depuis 1997. Nous y avions réalisé une part de marché de 8,2 %, soit le deuxième meilleur niveau de l’histoire de la marque Volkswagen en France. Être à plus de 8 % du marché de manière saine, reste une performance.
Au cours des neuf premiers mois de l’année 2014, nous avons reculé, passant de 8 % à 7,8 % du marché. La raison est simple ; nous avions fin 2013, un portefeuille de commandes moins élevé qu’en 2012 ce qui crée ce décalage. Le nombre de voitures à livrer fin 2012 était très important avec la nouvelle Golf et le Tiguan. Mais je pense que nous allons réaliser une bonne fin d’année, notamment grâce à la nouvelle Polo et ses nouveaux équipements. Nous serons donc proches de 8 % du marché français.

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KMS : Justement, êtes-vous satisfait de la position de la Golf ?
A.B. : La Golf va toujours très bien. La preuve, c’est toujours le produit que nos concurrents prennent comme référence. Et la Golf SW se porte elle aussi bien : 80 % des ventes se font en entreprises. Nous en sommes contents et réalisons une belle performance avec le moteur TDI 105.

KMS : Comment définiriez-vous la Golf Sportsvan ?
A.B. : La Golf Sportsvan est à la fois une Golf, vue de l’extérieur, mais à l’intérieur c’est un monospace. Nous sommes confiants et ce sera un succès également sur le marché des entreprises. J’attends beaucoup de cette voiture pour atteindre 8 % du marché cette année, notamment grâce à sa version BlueMotion qui n’émet que 95 g/km de CO2.

KMS : Estimez-vous que le moteur essence a sa place dans les ventes aux entreprises ?
A.B. : Nous notons que les ventes de véhicules essence progresse en entreprises. Ils représentent désormais 12 % de nos ventes, notamment grâce à nos nouvelles technologies et tout particulièrement la coupure des cylindres. Le point d’arbitrage entre diesel et essence se déplace. Sur la Golf Sportsvan, la gamme Business comprend un modèle avec moteur essence.

KMS : Quelles autres tendances percevez-vous sur le marché ?
A.B. : On entend beaucoup parler des remises. Pour notre part, nous ne constatons pas d’effets de cette guerre des prix sur les VR. Mais, il y a certains taux de remise au-delà desquels nous refusons de jouer. Le niveau de remise demandé ne cadre plus avec notre stratégie. Il n’y pas de limite pré définie avec un chiffre précis. Cela se pilote de manière fine.

KMS : Quelles sont vos positions sur le marché des entreprises ?
A.B. : Nous réalisons 20 % de nos ventes sur le marché des entreprises avec une part de marché inférieure à la moyenne pour les très grands comptes, du fait des éléments précisés plus haut.

KMS : Comment arbitrez-vous entre les loueurs longue durée et votre captive ?
A.B. : Il n’y a pas besoin de choisir puisque cela se fait naturellement. Nous avons à la fois intérêt d’une part à avoir un grand loueur longue durée qui défend le client et d’autre part une captive qui défend sa marque, son client et le constructeur. Chacun y trouve son compte. Nous cherchons tous la satisfaction de nos clients. Nous réalisons 22 % de nos ventes aux entreprises avec notre captive.

KMS : Comment avez-vous soigné l’après-vente et les questions de garantie ?
A.B. : Nous avons énormément travaillé sur la satisfaction vente et après-vente. Il y a trois ans, la marque Volkswagen était 19ème dans les enquêtes qualité après-vente. Aujourd’hui, nous sommes deuxième. Nous avons réalisé, avec notre réseau de distribution, un gros travail de fond. Nous devons encore progresser dans le traitement des demandes du client. Sur ce sujet comme sur d’autres d’ailleurs, nous sommes très contents de ce que le réseau a fait.

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KMS : Justement, comment va le réseau ?
A.B. : La rentabilité moyenne du réseau est de 1 %, ce n’est pas suffisant, mais c’est honorable compte tenu du contexte de marche. Par ailleurs, nous avons beaucoup de sollicitations pour rejoindre la marque Volkswagen. Désormais, notre réseau est au complet avec 330 concessionnaires et 70 agents.

KMS : Quelles tendances observez-vous sur le marché français ?
A.B. : Je constate que le marché français se tourne de plus en plus vers les SUV, tout particulièrement dans les segments B et C. Les SUV du segment C ont attiré des clients venant du segment supérieur et je crains que la baisse du segment D soit structurelle et inscrite dans le temps. Dans ce segment, la nouvelle Volkswagen Passat est notre fer de lance.

KMS : Votre gamme est très riche, n’est-elle pas un peu trop complexe ?
A.B. : Notre gamme répond à tous les besoins du marché français. Nous avons l’avantage de proposer trois cabriolets et quatre véhicules de loisirs avec Sharan, Touran, Tiguan et Touareg. L’ensemble de nos véhicules de niche réalise 30 % de nos ventes. Il faut que les concessionnaires prennent le risque de prendre ces véhicules pour les montrer aux clients.

KMS : Quelle place attribuez-vous aux voitures électriques et hybrides ?
A.B. : La Volkswagen Golf GTE hybride rechargeable propose le meilleur des deux mondes. Elle peut rouler une cinquantaine de kilomètres en pur mode électrique. Il est possible d’aller travailler tous les jours en utilisant le moteur électrique et de disposer d’un plaisir de conduite du même niveau que celui d’une GTI. Elle est homologuée à 1,5 l/100 km, soit 35 g/km de CO2. La recharge se réalise en trois heures sur une prise normale.

KMS : Et le tout électrique ?
A.B. : Notre Volkswagen Up électrique se vend à une trentaine d’exemplaires par mois, à égalité entre les particuliers et les entreprises. Elle est disponible auprès de 40 concessionnaires. Et, dans les mêmes points de vente, nous lançons une Golf électrique. Nous pensons que cette e-Golf pourra trouver environ 200 clients en année pleine.

KMS : Cela fait deux ans que la Golf 7 a été lancée sur le marché, que prévoyez-vous comme retours sur le marché de l’occasion ?
A.B. : Les retours de la Golf 7 sur le marché de l’occasion se passeront bien. Ces voitures-là sont recherchées en occasion et cela intéresse le réseau. Les concessionnaires aimeraient vendre plus de voitures d’occasion de moins de 4 ans et ayant parcouru 100.000 à 120.000 kms

KMS : En ce qui concerne les produits, qu’en est-il de la boîte DSG ?
A.B. : Les clients se tournent de plus en plus vers cette boîte qui est la référence du marché. Le mix entre la boîte mécanique et la boîte DSG progresse sur tous les modèles. La boîte DSG équipe 25 % des ventes de la marque et même 40 % des Passat SW.

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KMS : Etes-vous satisfait des ventes de la Volkswagen Up ?
A.B. : Avec la Up, nous sommes à 5,5 % du segment, car elle n’est pas assez connue. Nous devons travailler pour prendre notre place sur ce segment où la Up manque de notoriété spontanée.

KMS : Quel regard portez-vous sur la fiscalité automobile en entreprises ?
A.B. : De façon générale, la fiscalité doit être simple et lisible. Il y a désormais trois impôts sur l’automobile en entreprises, le malus, la TVS. C’est complexe. Il faut que cela soit plus simple et plus clair, et ne pas chercher à pénaliser les entreprises pour lesquelles les véhicules sont des outils de travail

Propos recueillis par Louis Daubin et Bertrand Gay

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