Automobiles et déplacements professionnels des TPE PME PMI

En septembre 2012, Jean-Marc Ayrault a mis au défi l’industrie automobile en lui fixant un objectif ambitieux. A l’horizon 2022, le premier ministre français souhaite que la consommation des véhicules de tourisme passe à 2 litres aux 100 kilomètres.

Selon Jean-Marc Ayrault, ce seuil symbolique équivaut à « un niveau quatre fois plus faible que la moyenne du parc automobile actuel ». Dans les faits, avec un plein de 60 litres, cette prouesse technologique permettrait de parcourir 3 000 kilomètres.

Peugeot 208 Hybrid FE

A la clef, des bénéfices tant écologiques qu’économiques. Les émissions de CO2, de particules fines et de monoxyde d’azote partiraient à la baisse alors que la facture de carburant fonderait comme neige au soleil. A titre d’exemple, avec un litre de diesel à 1,4 euro et une consommation actuelle de 4,4 l/100 km, un Paris-Moscou revient à 172 euros. Avec 2 litres aux 100 km, la facture tomberait à 78 euros.

Pour les constructeurs automobiles, les pétroliers et les équipementiers, cet objectif reste à portée de main. L’IFPEN (Institut Français du Pétrole Énergies Nouvelles) rappelle qu’en cinq ans, la consommation et les émissions moyennes des véhicules commercialisés en Europe ont baissé de 15 %. Alors que la Clio brûlait 10 l/100 km il y a 10 ans, la dernière génération affiche 3,1 l/100 km. Ces dernières années, la législation européenne et une fiscalité incitative -bonus-malus en France-, ont accéléré la « chasse au gaspi ».

Un litre aux 100 km en 2013

Plusieurs innovations ont permis d’atteindre des niveaux jamais atteints. Avec l’injection directe et la suralimentation, les constructeurs ont été capables de réduire la cylindrée de leur moteur tout en conservant la même puissance. Réunies sous le nom de downsizing, ces technologies ne cesse de se perfectionner.

208 Hybridation

« Sur les modèles haut de gamme, explique Gaëtan Monnier, directeur en charge des transports à l’IFPEN, les constructeurs multiplient les étages de suralimentation pour conserver les qualités dynamiques à tous les régimes du moteur. »

Autre nouveauté majeure, les systèmes micro-hybrides (Stop&Start) se démocratisent. en cycle urbain, le Stop&Start permet d’économiser jusqu’à 15 % de carburant. Dans les prochaines années, l’électrification et l’hybridation des groupes motopropulseurs vont permettre d’enregistrer de nouveaux records. « Développer l’hybridation à un prix abordable contribue à l’avènement d’un véhicule toujours plus sobre », observe Gaëtan Monnier.

Pour l’IFPEN, la moitié des économies enregistrées proviendront des travaux réalisés sur les moteurs alors que l’autre moitié sera issue des progrès obtenus sur le véhicule en lui-même. Plus précisément, les véhicules devront être encore plus aérodynamiques et suivre un régime drastique. Selon l’IFPEN, 100 kg en moins permettent d’économiser 5 à 7 grammes de CO2/km. Les conducteurs devront également accepter de revoir leur prétention à la baisse en matière d’accélération et de vitesse maximale.

Volkswagen a présenté sa XL1 au dernier salon de Genève et la commercialisera à partir du printemps 2014. Sa consommation : 0,9 l/100 km. Pour réaliser cette prouesse, le groupe allemand fait appel à l’hybridation et utilise des fibres de plastique renforcées de carbone pour atteindre 795 kg à vide.

Volkswagen XL1

Les performances de ce XL1 ne contenteront pas les plus sportifs des conducteurs et le prix public de 111 000 euros n’en fait pas un véhicule du peuple. Mais, avec un seul plein de 60 litres, le voyageur pourra cette fois réaliser un trajet Paris-Moscou aller et retour.

Antoine Hindré