Publié le 20 juillet 2023 | par Charles Daubin

Le directeur du commerce France de Renault a commenté les bons résultats de la marque phare du groupe. Arkana, Mégane E-Tech, Austral et demain Espace, les nouvelles Renault répondent à tous les besoins.

« Des Renault modernes et économes qui répondent aux besoins des entreprises »

Dans un marché chahuté au premier trimestre, quelle est la stratégie de la marque Renault ?

Ivan Segal : Dans le cadre plus large de la stratégie Renaulution du groupe, la marque Renault confirme la vision énoncée depuis deux ans ; Il s’agit de mener une stratégie de valeur en privilégiant les canaux les plus vertueux, notamment celui des particuliers, car cela crée un effet positif pour tous : de la rentabilité pour le groupe et notre réseau et de meilleurs valeurs résiduelles pour le client. 

Nous travaillons également, avec autant d’attention, les canaux des ventes à entreprises et location courté durée, mais en évitant de surcharger ces canaux pour ne pas avoir d’impact négatif sur les valeurs résiduelles. Nous gérons finement l’équilibre entre les différents canaux.

Avec quels produits ? 

I. S. : Dans ce domaine, nous avions annoncé une reconquête du segment C, celle-ci se poursuit. Nous avons commencé il y a deux ans avec Arkana, puis l’an dernier avec Megane E-Tech électrique, Austral en fin d’année dernière et qui se poursuivra avec Espace sur le segment D.

Cette stratégie donne-t-elle déjà des résultats positifs ?

I. S. : Oui absolument et les chiffres du premier trimestre le montrent. Le marché VP +VU a été en croissance de 11,7 % au cours du premier trimestre, +15,2 % pour les seules voitures particulières, mais reste perturbé. Nous y constatons un contexte un peu compliqué, voire chaotique avec trois perturbations post-Covid : 

-L’irrégularité de la production des usines qui manquent parfois de pièces. Nous observons que la production chez nous fournisseurs reste perturbée.

-L’inflation et la hausse des prix des matières premières ainsi que la hausse des taux d’intérêts. Cela influe sur les prix des loyers proposés aux clients et nous sentons que nous arrivons à des points hauts.

-Enfin, nous constatons une crise du transport de voitures neuves. Nous avons tous des difficultés à acheminer les voitures vers nos réseaux. Cela ralentit la livraison au client et peut créer des situations de trésorerie préoccupantes pour nos réseaux.

Donc, dans ce contexte, où est la marque Renault ?

I.S. : La marque Renault est numéro un du marché VP+VU en accroissant notre part de marché, + 0,9 point soit 17,3 % du marché. Sur le marché VP, nous sommes numéro deux. D’ailleurs, nous étions numéro un jusqu’au 29 mars et avons constaté certaines pratiques de notre principal concurrent en fin de mois de mars. Mais, nous restons humbles, car nous pratiquions ce genre de choses il y a quelques années, mais nous n’avons plus l’intention d’y recourir. 

En voitures particulières, notre part de marché progresse de 0,5 point soit 14,9 % du marché grâce à nos nouveaux modèles. En VU, nous gagnons presque cinq points de part de marché par-rapport au T1 2022. Nous avons un socle très solide sur ce marché. Nous avons une clientèle très fidèle que ce soit sur des véhicules transformés ou non et notre réseau Pro+ sait répondre aux attentes précises et diverses des professionnels.

En VP, quels sont les résultats sur le segment C ?

I.S. : Nous sommes numéro du segment C en France, ce qui ne nous était pas arrivé depuis quelques années. Nous y constatons une hausse de 53 % des ventes soit une progression de 3,2 points. Sur l’Austral, les niveaux de prises de commandes et de mix sont favorables avec 75 % de ventes avec le moteur hybride 200 ch. Nous pensons que cela va se poursuivre, car ce moteur apporte un TCO très performant aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Et le mix de finitions est très orienté haut de gamme. Cela montre que nous arrivons à toucher des clientèles qui nous étaient inaccessibles avec Kadjar. 

En plus des bonnes ventes de l’Arkana, la Megane E-Tech est numéro des électriques du segment C avec 3 % de part de marché. 

Plus largement, quelles sont vos performances sur le marché du véhicule électrifié ?

I.S. : Rappelons que nous parlons des hybrides, hybrides rechargeables et purs électriques. Ces motorisations représentent 38 % du marché VP en France et nous y sommes numéro un avec une part de marché de 17,6 % devant Toyota. Nous souffrons d’un léger manque de moteurs qui nous fait privilégier Arkana et Austral au détriment de Clio et Captur, mais nous espérons disposer rapidement de moteurs en quantités suffisantes.

Enfin, sur le marché des pures voitures électriques, nous sommes numéro deux en VP avec 9 000 immatriculations sur le trimestre. La marque Renault augmente ses volumes de 31,9 % sur un marché qui est en forte croissance. 

Quelle est la position de Renault sur l’hybride rechargeable ?

I.S. : Au niveau de l’Alliance, nous avons la totalité des solutions techniques. Nous avions lancé presque simultanément hybride rechargeable et l’hybride simple sur Captur. Nous avons constaté que ce dernier répond mieux aux besoins de TCO des utilisateurs. Nous avons vu petit à petit l’hybride prendre l’ascendant sur le rechargeable. Sur Captur, nous sommes arrivés à la conclusion que nous n’en avons pas vraiment besoin. Nous ne prévoyons pas d’hybride rechargeable pour l’Espace et, d’ailleurs le début de commercialisation d’Austral nous a montré que l’hybride avait un bel avenir devant lui. Mais techniquement, nous savons faire et la plateforme est prête.

Quelle appréciation portez-vous sur le marché français ?

I.S. : Actuellement et à court terme, les croissances s’appuient sur le portefeuille de voitures commandées et que les constructeurs n’avaient pu produire, donc il y a un effet trompe l’œil. Mais la réalité est plus triste avec une demande limitée en raison de l’atteinte d’un « plafond de verre » lié aux prix et aux loyers. Actuellement, nous constatons des difficultés sur les nouvelles commandes. Le niveau de demande est de 20 % inférieur à celui de l’année dernière.

Si les taux d’intérêts baissent, les loyers peuvent perdre 20, 30, 40, 50 euros suivant les cas. Cela peut s’améliorer de manière rapide et spectaculaire. Pour le moyen et le long terme, une baisse structurelle de la demande n’est pas certaine.

Comment s’est passée le premier trimestre sur le canal des entreprises et quelles sont les perspectives ? 

I.S. : Nous avons vécu depuis deux ans, une forte remise en cause des protocoles et des conditions commerciales octroyées. Je pense que nous avons atteint désormais un point d’équilibre. Si les conditions se durcissent, les entreprises vont réfléchir et se poser la question des indemnités kilométriques ou de l’achat de véhicules. Nous essayons de trouver le bon point d’équilibre.

Concernant Renault plus spécifiquement, le retour sur le segment C a été majeur. Nous avons enfin des modèles qui correspondent aux désirs de nos clients flottes avec de vrais TCO.

Propos recueillis par Charles Daubin et Bertrand Gay

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