Publié le 16 novembre 2023 | par Charles Daubin

Julien Chabbal : « Nous sommes un loueur longue durée pour les professionnels »
Depuis le 1 er septembre 2023, Julien Chabbal a pris la présidence et la direction générale France du Loueur Longue durée ALPHABET spécialisé dans la Location de véhicules aux entreprises.

Kilomètres Entreprise : Vous étiez auparavant directeur commercial d’e- Alphabet France avant de prendre vos nouvelles fonctions. Quel est votre parcours ?

Julien Chabbal : Mon parcours de ces 24 dernières années est avant tout au- tomobile, marketing et financier. Avec d’abord de belles années chez Ford Crédit pour des marques aussi diverses que Ford, Jaguar, Land Rover, Volvo, et Mazda. J’ai ensuite passé 10 ans chez BMW Finance et j’ai rejoint Alphabet il y a 5 ans ans en tant que directeur commercial et Marketing.

KME : quel regard portez-vous sur l’activité d’Alphabet France en 2023 ?

J.C. : Nous sommes un loueur longue durée à professionnels, nous ne nous adressons pas à la clientèle des parti- culiers. Nous avons 104 000 voitures et utilitaires à la route a aujourd’hui, dont 70% en multimarques, c’est-à-dire, pour être précis, hors BMW et Mini. Sans vous donner de chiffres définitifs pour l’année, 2023 sera une belle année pour Alphabet pour les volumes et nos objectifs de satisfaction de nos clients seront aussi atteints.

KME : En parlant de satisfaction client, où en sont les délais de livraison ?

J.C. : Cela s’améliore heureusement ; Les motifs de ces délais sont connus et les loueurs n’y sont pour rien évidemment. Nous sommes aujourd’hui sur un délai moyen de 8 mois entre la commande et la livraison au client.

KME : L’électrification en cours des parcs automobiles entraine-t-elle une modification des durées de détention et des kilométrages ?

J.C. : Ce n’est pas encore visible sur la moyenne générale des durées et des kilométrages du parc Alphabet à la route. Nous constatons une durée de contrat moyenne de 41 mois. Cet allongement est plutôt dû a une prolongation en attente de livraison du nouveau véhicule commandé et pas encore livré post covid au profit du client.

KME : et les kilométrages ?

J.C. : Ils ont baissés. De l’ordre de 250 kilomètres par mois pour les PME et TPE et de 150 kilomètres par mois dans les grands comptes. Pour les énergies aussi on a constaté une baisse du Diesel au profit de l’essence. Et, une stagnation des hybrides rechargeables à 18% au profit des hybrides non rechargeables à 11% et des électriques à près de 11%. Le reste Diesel et essence.

KME : la règlementation fiscale vous aide ?

J.C. : Oui, parce qu’elle est, en France, prévisible. On sait ce qui nous attend. C’est annoncé, donc nous ne sommes pas surpris et nous pouvons y adapter les parcs de nos clients. La demande des clients va évidemment vers des véhicules plus « responsables » et le rapport entre le législateur, l’offre et la demande amène une mobilité responsable. Sur le VUL électriques cet équilibre n’est encore trouvé. Le temps de mise en place sera plus long. Il faut revenir à la notion de mobilité et ramener du plaisir au volant, notamment autour du plaisir de l’électrique.

KME : Qui sont les clients du VE en entreprise aujourd’hui ?

J.C. : Les ambassadeurs du VE, parmi nos clients, sont les « Early adopter » qui vont témoigner positivement du plaisir automobile en voiture électrique.

KME : l’hybride rechargeable est en baisse ?

J.C. : Parce que on n’a pas respecté son usage. Les coûts ont explosé sur le TCO. Il a été très mal vendu aux clients flottes. La promesse était fausse pour les gros rouleurs évidemment. D’où la déception.

KME : quelle est votre promesse à 4 ou 5ans?

J.C. : La bonne solution au bon moment. Nous ne promettrons pas l’im- possible. Il y a 4 ans nous avions 1,9% des commandes en VE, en 2021 6,2%, en 2022 8,8%, en 2023 10,3%. C’est simple : nous accompagnons. Comme pour la demande sur le VUL qui monte à 20% chez nous.

KME : quelle est l’utilité d’un contrat de maintenance sur une VE ?

J.C. : le TCO d’un VE est totalement diffèrent d’un thermique, en dépenses plus de pneumatiques plus chers, beaucoup de contrôles électroniques et de maintenance générales. Cela reste des automobiles. Mais moins de consommables et de pièces d’usures.

KME : et les énergies alternatives ?

J.C. : Nous croyons à l’E85, à l’hydrogène, aux différentes motorisations comme le gaz naturel, le GPL. Tout est possible. Nous savons financer et louer ces voitures et utilitaires. Le vrai poste à surveiller est le cycle de vie du produit et de sa technologie pour le marché du VO.

KME : Une voiture électrique connai- tra combien de locataires successifs ?

J.C. : Nous pourrons la relouer plusieurs fois, c’est certain. L’amener rapidement à l’état du neuf sur plusieurs vies successives. Sur 12 ans de vie nous aurons 4 clients différents au minimum. C’est la nouvelle économie d’usage.

KME : Et en VO que vaudra un véhicule électrique ?

J.C. : il faudra proposer des prix adaptés et réalistes à ces VO pour pouvoir les louer à un prix suffisamment loin de celui des VN.

KME : Et la location d’un VO ?

J.C. : Sujet d’avenir ! Cela fait totalement sens.

KME : vous croyez à la pérennité de la LLD?

J.C. : En entreprise, Qui achète cash ? Qui achète à crédit simple ? Qui achète en Crédit-bail ? Qui achète en LLD ? Regardez à quelle vitesse tout a évolué en 40 ans. Oui la LLD est l’avenir.

KME : Quelle est la taille moyenne de vos clients ? Et votre « Signature » ?

J.C. : de 1 à 20 000 voitures, et la signature c’est la granularité, chaque client a son interlocuteur, le lien est fort pour connaitre le besoin réel et soutenir la mobilité durable. Nous voulons être les plus attractifs du marché. C’est un engagement. Notre rôle de conseil face à de nouveaux interlocuteurs dans l’entreprise évolue constamment. Le directoire, les RH, la RSE, les gestionnaires de Parc sont nos interlocuteurs communs aujourd’hui.

KME : Quid de la restitution ? Que du bonheur ?

J.C. : Nous organisons des matinales sur nos centres VO avec nos clients pour leur montrer avec « l’inspecteur » comment nous faisons établir les frais de restitution en toute transparence. C’est un centre de coût, pas de profit.

KME : Votre sentiment pour 2024 ?

J.C. : J’espère prudemment, une mobilité durable très présente, un marché stable pour ce motif au moins en ce qui concerne les entreprises. Pour le particulier je ne me prononcerai pas.

Propos recueillis par Charles Daubin

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