Autant lever le voile tout de suite sur le point fort du nouveau V70 : en mettant à profit seulement un rejet de 172 grammes pour ses moteurs diesels 5 cylindres 2,4 et 2,5 (D5) la TVS s’affiche à 2 580 euros. Le record dans le bon sens pour la catégorie, même si la nouvelle Volvo n’en a pas l’exclusivité, mais le partage avec le Break Audi A6, concurrente toute désignée.
D’ailleurs, à écouter les dirigeants de Volvo, on sent bien qu’ils lorgnent vers l’allemande pour positionner leur nouveauté. Le signe le plus perceptible de cette inspiration est évident en matière de style. L’image soigneusement cultivée, pendant des années, du break robuste simplement massicoté, a vécu.
Aujourd’hui, un break Volvo est donc similaire, en tous points, à la concurrence, son aspect classique a été sacrifié sur l’autel de la concurrence. Les formes sont modernes et travaillées et les dimensions marquent le pas avec onze centimètres en plus pour la longueur (4,82 m) et six pour les hauteur et largeur, par rapport à l’ancienne génération.
À BORD
Réalisée désormais depuis la plate-forme de la S80, le nouveau V70 en profite pour offrir plus d’habitabilité, notamment 21 mm au niveau des jambes des passagers arrière et 60 litres pour le volume du coffre (575 litres). Ce compartiment arrière concentre tous les équipements pour faciliter la vie quotidienne. Le hayon à ouverture et fermeture
électrique n’a rien d’un gadget et la modularité facile de la banquette arrière (40/20/20) permet d’enfourner jusqu’à 1,87 cm, voire plus en escamotant le dossier du siège passager.

À l’usage, le nouveau V70 dispose d’un compartiment arrière très ingénieux, notamment avec une soute sous le plancher pour mettre à l’abri des objets de valeur, un séparateur de bagages pour éviter que ces derniers ne glissent, et de multiples filets. Il dispose également de rails en aluminium permettant de moduler les points d’ancrage ou de recevoir le plancher de charge coulissant jusqu’à l’extrémité du pare-chocs arrière (200 euros) pour faciliter les manutentions.
Afin de limiter les effractions, toutes les vitres latérales et arrière sont en verre feuilleté, une première dans ce segment. Ce compartiment, réalisé avec soin, reste en revanche destiné aux transports d’objets propres et beaux (comme ceux du prospectus), une destination parfois éloignée de certaines vies professionnelles.
L’ÉLECTRONIQUE EST PARTOUT
Si les fonctions utilitaires ne manquent pas d’efficacité, les fonctions automobiles du nouveau V70 sont du même ordre. Le break Volvo est définitivement moderne à l’usage : rassurant et truffé d’électronique. Pour ce qui est des aspects pratiques, l’ergonomie est excellente. Elle permet de repousser assez loin la perception de la fatigue sur les
longs parcours et le niveau sonore est particulièrement bien filtré.
Le conducteur apprécie, au quotidien, le nouveau dessin des sièges et la qualité de réponse des commandes, volant et levier de vitesses de grande précision offrent une conduite à l’agrément certain. Pour ceux qui passent leur journée en voiture, le V70 offre également des équipements intéressants comme le frein à main électrique, vraiment utile, mais également des équipements moins pertinents comme les suspensions pilotées Four-C qui changent certes les lois
d’amortissement, mais sans montrer de bénéfice à cette possibilité. En action, le V70 reste imperturbable, l’électron salvateur se charge de tout, du contrôle des trajectoires au freinage (pas moins de cinq systèmes rien que pour cette dernière fonction).
Avec la nouvelle V70, vous n’êtes pas prêt de vous encastrer dans la voiture de devant, surtout avec le radar anticollision. Pas de risque non plus sur les côtés avec le système de surveillance des angles morts (Blis), et même la voiture qui suit (qui n’est pas forcément une Volvo) bénéficie d’un système pour prévenir les collisions par l’allumage automatique des feux stop ou des warnings en cas d’urgence. Pour les plus anxieux, la V70 peut recevoir un système de sécurité personnelle qui détecte la présence d’intrus dans l’habitacle lorsque la voiture est en stationnement. Avec en plus les fonctions “éclairages d’approche” et “panique” depuis la télécommande. Une option qui ferait déjà fureur aux Etats-Unis…
La nouvelle V70, qui demeure une authentique Volvo en matière de sécurité, est très agréable à conduire. Elle possède une grande qualité en masquant habillement un poids de plus de 1 700 kg. Son train avant, très directeur, offre un excellent dynamisme pour un break. En forçant le rythme, la confiance s’instaure, essentiellement grâce à des réactions de caisse parfaitement contenues, et le confort de suspension, en progrès par rapport à la génération précédente, égale désormais la concurrence.
UNE OFFRE COMPLÈTE ET ADAPTÉE À L’ENTREPRISE
Après un premier essai, la nouvelle V70 est à la fois très agréable à conduire et extrêmement pratique et fonctionnelle. Côté moteur, l’excellent cinq cylindres diesel se modernise grâce à un nouveau turbo et surtout à une commande électrique pour ce dernier. Des modifications qui permettent ainsi une réduction des émissions, et une perte de 1O km/h en pointe. En action, le D5 offre 185 ch et 400 Nm de couple. Ce
bloc, du meilleur métal, reste l’un des meilleurs moteurs diesel de sa génération.
La version 2,4 D de 163 ch et 340 Nm que nous avons conduite nous a réellement conquis, même si cet essai a été réalisé à vide, dans le nord de la France, une région pas spécialement réputée pour sa topographie accidentée. Dans ces conditions, nous avons mesuré une consommation moyenne de 7,5 litres qui semble un premier relevé très prometteur.
À noter également la commercialisation d’une version flexifuel 2.0 litres de 143 ch (à 33 900 euros, avec un moteur quatre cylindres, soit au même prix que la version essence, mais avec un programme d’entretien tous les 10 000 km au lieu de 20 000 km).
La première version diesel 2.0 D 136 ch s’affiche, pour sa part, à 900 euros de plus (34 800 euros) avec un CO2 de 159 g offrant une TVS à 1590 euros , alors que les versions 2.4 D et D5 sont commercialisées respectivement à 36 950 euros et 38 800 euros.
La nouvelle V70 dispose également d’autres moteurs essence, notamment un cinq cylindres (2.5 litres de 200 ch) qui sera décliné en juin 2008 en version flexifuel, alors que les six cylindres 3,0 turbo de 285 ch et 3,2 de 238 ch coiffent la gamme des nouvelles V70.
À l’heure du jugement, avec la nouvelle V70, le break Volvo progresse à pas de géant dans la modernité en profitant d’une ligne moderne et d’une habitabilité en hausse. Particulièrement fonctionnel à l’usage, voire ingénieux, ce break suédois ne manque pas d’offrir en plus un plaisir certain de conduite.
Enfin, sa définition technique et sa gamme lui autorisent une vie en entreprise avantageuse.
CHRISTOPHE HARMAND
EN CHIFFRES…
ÉQUIPEMENT KINÉTIC
PUISSANCE 185 ch à 4 000 tr/min
POIDS A VIDE 1 704 kg
V.MAX 225 km/h
CONSO NORMES 5,5 /8,3/6,5 euromix
EMISSIONS CO2 172 g (B.M)
TVS (EN EUROS) 2 580
PRIX TTC (EN EUROS) 38.600
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